Le Canada a affiché tout son mépris envers les francophones vendredi lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Vancouver, a soutenu, lundi, la chef du Parti québécois, Pauline Marois.

Présent dans la capitale de la Colombie-Britannique, le premier ministre Jean Charest a pour sa part préféré prendre «son trou» plutôt que de défendre vigoureusement l'autre langue officielle du pays, a ajouté la leader souverainiste.

Le spectacle presque exclusivement anglophone concocté par les organisateurs des Jeux a piqué la chef du Parti québécois au vif.

«C'est un manque profond de respect», a fulminé Mme Marois, en entrevue à La Presse Canadienne.

Pour la chef péquiste, les organisateurs olympiques ont tenté de se donner bonne conscience en permettant au chanteur populaire Garou d'offrir une prestation en français à la toute fin du spectacle.

À son avis, la toute petite place accordée à un artiste francophone en fermeture de rideau n'était qu'un écran de fumée. Le Canada, a-t-elle estimé, a démontré hors de tout doute qu'il considérait la minorité de la langue française comme une quantité négligeable sans importance, ou pire, un boulet pour la majorité anglophone.

«L'indifférence, c'est pire que le mépris. Cela veut dire que l'on existe plus, que nous sommes une quantité négligeable, que nous ne sommes pas importants et à la limite, que nous sommes un poids», a soulevé Mme Marois.

Qui plus est, les critiques formulées par le premier ministre Charest à l'issue de la cérémonie n'ont certainement pas été de nature à rassurer les Québécois inquiets de l'avenir du français au Canada, a-t-elle fait valoir.

En se contentant de dire qu'il aurait «souhaité» plus de français dans la cérémonie d'ouverture des Jeux, M. Charest s'est comporté «en souris qui rentre dans son trou», a imagé la députée de Charlevoix.

L'esprit frondeur qui semble animer le premier ministre lors de ses nombreux voyages de par le monde était curieusement éteint à Vancouver, a-t-elle ironisé.

«M. Charest, quand il est à l'étranger, est beaucoup plus vocal qu'ici», a évoqué Mme Marois.

La place réservée à la langue française durant le rendez-vous olympique soulève une large controverse tant au Québec qu'ailleurs au pays.

La chef du PQ a notamment reproché a certains journaux anglophones de tolérer sur leur site Internet des commentaires anonymes «inimaginables, effrayants et inacceptables» contre le Québec et le fait français.

«C'est du Quebec bashing encore une fois», a-t-elle pesté.

Bien entendu, la sortie de Mme Marois n'est pas désintéressée. Elle espère que cette nouvelle polémique entre le Canada et le Québec francophone convaincra plus de Québécois d'opter pour la souveraineté.

«Le choix le plus logique, c'est d'avoir notre pays. Il me semble que des événements comme ceux là devraient nous amener au moins à y réfléchir un peu», a-t-elle dit.