On va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses. Le Canada a complètement dominé l'Allemagne, hier soir, au Canada Hockey Place.

Faudrait quand même pas s'en surprendre. Avec tout le respect dû à Marco Sturm et à sa demi-douzaine de coéquipiers qui jouent dans la LNH, les Allemands sont aussi forts au hockey que le Canada au cricket. J'exagère, mais à peine. Ce n'est pas pour rien que l'entraîneur Mike Babcock a dit que ses joueurs avaient eu «un bon entraînement» contre la troupe de Uwe Krupp.

Les attaquants canadiens ont passé les trois quarts de la partie en territoire teuton. Et après un début de partie où la finition faisait défaut, ils ont finalement trouvé suffisamment de cohésion pour transformer en buts toute l'énergie qu'ils déployaient depuis quelques matchs. C'est maintenant officiel: il y a de la vie en dehors du trio des trois Sharks, Joe Thornton, Dany Heatley et Patrick Marleau.

La décision de Mike Babcock de muter Eric Staal aux côtés de Sidney Crosby et Jarome Iginla, entre autres, a donné d'excellents résultats. Les trois n'ont eu aucun mal à se trouver sur la patinoire, les passes habiles de Staal conduisant notamment au deuxième but d'Iginla et à celui de Crosby.

«C'est agréable de jouer avec eux, a dit Iginla qui, mine de rien, a maintenant cinq buts. Ils ont créé beaucoup d'occasions en fond de territoire et nous ont permis de contrôler la rondelle. J'ai pu exercer un bon échec-avant et être une présence autour du filet. Tout le monde se sent plus à l'aise avec tout le monde avec chaque jour qui passe.»

Cette petite mise en train - comment qualifier autrement un match où une équipe domine 39-23 aux tirs au but - a aussi servi de longue séance d'échauffement pour le favori de la foule, Roberto Luongo, qui n'avait pas joué depuis sept jours.

Luongo s'est bien acquitté de sa tâche. Il n'a pas tellement été sollicité par l'attaque allemande mais il a fermé la porte quand il le fallait, notamment lors d'un avantage numérique allemand en début de deuxième période.

Il a accordé deux buts, mais ce n'étaient pas des buts coupe-jambes comme ceux qui ont sonné le glas du tournoi olympique de Martin Brodeur, lors de la défaite de 5-3 contre les États-Unis.

Cela dit, il est difficile de tirer de grandes leçons de cette victoire facile quand on sait que le prochain adversaire du Canada est la Russie, autrement plus rapide et menaçante offensivement et assez bien pourvue merci devant le filet avec Evgeni Nabokov et Ilya Bryzgalov. Les défenseurs canadiens ne pourront plus se permettre de constamment s'avancer profondément en zone adverse, comme ils l'ont fait contre l'Allemagne. La relance russe est tout simplement trop rapide.

Mais une chose est sûre: la défaite contre les États-Unis a été un mal pour un bien. Elle a permis au Canada de devenir un peu plus une équipe. Ce n'est pas une mauvaise chose à l'aube d'un match décisif contre une formation qui contient des armes aussi terrifiantes que les Ovechkin, Malkin, Kovalchuk et compagnie.