Les Américains ont eu besoin de 50 ans pour y arriver. Cinquante longues années couvrant 13 Jeux olympiques. Mais ils ont finalement battu le Canada. Ils l'ont même fait de façon convaincante remportant une victoire de 5-3.

Cette victoire permet aux Américains d'obtenir un laissez-passer en ronde éliminatoire. Quant au Canada, il devra se soumettre à un match suicide qui l'opposera à l'Allemagne.

Les Américains ont disputé un match solide. Ils ont patiné avec le Canada et su répliquer coup d'épaule pour coup d'épaule aux assauts des Canadiens.

Mais au-delà de cet effort collectif sans faille, Team USA a pu compter sur des performances éblouissantes du gardien Ryan Miller qui a réalisé 42 arrêts et du vétéran défenseur Brian Rafalski.

Pierre angulaire de la défensive américaine, Rafalski a marqué les deux premiers buts de son équipe. Il a aussi ajouté une passe sur le quatrième. 

Miller sensationnel

Les trois points récoltés par Rafalski n'auraient jamais suffi à conduire les États-Unis vers la victoire sans les arrêts aussi nombreux que spectaculaires de Ryan Miller.

Dire que Miller a volé la victoire au Canada porterait ombrage à la qualité du travail offert par ses coéquipiers. Mais le meilleur gardien de la LNH depuis le début de l'année a été fidèle à lui même. Très fort.

«C'est un excellent gardien qui est à la fois athlétique et très solide techniquement. Et quand tu es aussi fort techniquement, les rondelles te frappent et tout semble plus facile comme cela a été le cas ce soir», a indiqué Roberto Luongo qui a suivi le match du bout du banc.

Excellent du début à la fin de la rencontre, Miller s'est particulièrement signalé en fin de troisième, pendant une attaque massive du Canada, en gobant avec sa mitaine alors qu'il était étendu sur le ventre, un tir de l'enclave décoché par Jarome Iginla.

Sidney Crosby a ensuite marqué ramenant son équipe dans le match avec un peu plus de trois minutes à faire dans la rencontre. Le Canada a maintenu la pression, il a frappé à la porte et a retiré Martin Brodeur de son filet à la faveur d'un sixième attaquant.

Mais Miller, bien appuyé par ses défenseurs, a sauvé la donne.

 

Brodeur déçu

Témoin privilégié des arrêts de Miller, Luongo l'a aussi été des deux buts sur six tirs accordés par Martin Brodeur au premier tiers. À l'autre bout de la patinoire, son vis-à-vis se dressait devant 18 des 19 tirs du Canada.

Cette première période a d'ailleurs donné le ton à la rencontre.

Avec la complicité bien involontaire de Sidney Crosby qui a fait dévier la rondelle en tentant de l'intercepter, Brian Rafalski a marqué après 41 secondes de jeu seulement.

Ce but a refroidi les ardeurs des partisans canadiens qui ont transformé en véritable «party» les 90 minutes qui ont précédé la mise en jeu initiale.

«C'est un but plate parce que je ne m'attendais pas à ce que Sid ne touche à la rondelle. Je m'étais déjà commis pour effectuer l'arrêt et je n'ai pas eu le temps de réagir. Les Américains ont bien joué, ils ont foncé au filet, mais je crois avoir réalisé quelques gros arrêts qui auraient pu changer le cours du match», a lancé Brodeur qui, bien que déçu, n'était pas trop abattu par cette première défaite.

«Notre objectif demeure le même. Être la dernière équipe debout à la fin du tournoi. Cette défaite rallonge notre parcours, c'est tout», a conclu le gardien des Devils.

Eric Staal, qui a fait dévier un tir de la pointe de Brent Seabrook, a marqué l'autre but du Canada. Un but qui créait l'égalité 1-1 en première.

Mais le deuxième de la soirée de Rafalski, son 4e déjà depuis le début du tournoi a redonné l'avance aux Américains.

Danny Heatley et Chris Drury ont échangé des buts en deuxième. Jamie Langenbrunner et Sidney Crosby, les deux lors d'attaques à cinq ont marqué en troisième.

Ryan Kesler a scellé l'issue de la rencontre avec un but dans un filet désert en fin de match.

Le Canada disputera son match suicide mardi. Il sera suivi, dès le lendemain, du début de la ronde éliminatoire. Dans le cas, bien sûr, d'une victoire du Canada aux dépens de l'Allemagne.