La Canadienne Clara Hughes a mis fin à sa carrière de brillante façon, mercredi, en remportant la médaille de bronze du 5000 mètres en patinage de vitesse longue piste des Jeux olympiques de Vancouver.

Il s'agit d'une sixième médaille olympique pour Hughes, ce qui la place a égalité avec Cindy Klassen en tant que plus grande olympienne canadienne.

«Je ne pense pas de cette façon, a-t-elle déclaré. Je ne pense pas que vous puissiez comparer un athlète à un autre. Cindy Klassen a remporté cinq médailles au cours des mêmes Jeux, ce qui est phénoménal. Moi, je l'ai fait sur quatre Jeux, en été comme hiver, ce qui est un autre exploit. (...) Je pense à Gaétan Boucher, à Marc Gagnon et aux incroyables patineurs de vitesse que ce pays a produit et je suis fière de pouvoir faire partie du groupe.»

Hughes a remporté le bronze sur cette distance à Salt Lake City (2002), ainsi que l'argent en poursuite par équipe et l'or sur 5000 m aux Jeux de Turin. Précédemment, elle avait mis la main sur deux médailles de bronze en cyclisme à Atlanta (1996), en contre-la-montre et en course sur route.

Son chrono de six minutes, 55,73 secondes l'a laissée à 4,82 de la médaillée d'or, Martina Sablikova, de la République tchèque. La médaille d'argent est allée à l'Allemande Stephanie Beckert (6:51,39). L'Allemande Daniela Ansch Jutz-Thoms, l'une des favorites de l'épreuve, a occupé la deuxième place pendant une partie de sa course, mais n'a pu maintenir le rythme et a terminé en 6:58,64, au pied du podium.

Les Canadiennes Kristina Groves (7:04,57) et Klassen (7:22,09) se sont classées respectivement sixième et 12e. L'Allemande Katrin Mattschrodt a été disqualifiée après avoir heurté une des rondelles séparant les couloirs de course.

Patinant dans la cinquième paire, Hughes, née au Manitoba et qui réside maintenant à Glen Sutton, au Québec, a établi un record de piste et un temps à peine plus lent que son record personnel (6:53.04), un exploit considérant que l'Anneau olympique de Richmond se trouve presque au niveau de la mer.

«C'est absolument ma meilleure course à vie, a-t-elle dit d'entrée de jeu dans la zone mixte. C'est une meilleure course que lorsque j'avais remporté l'or à Turin. J'avais une technique impeccable et j'ai finalement été capable d'apprécier patiner à ce niveau et d'avoir l'impression de réellement avancer sur la patinoire. C'est une sensation tellement incroyable!»

Son entraîneur, Xiuli Wang, croit cependant que cela aura pris plus qu'une technique à point pour l'amener sur la troisième marche du podium.

«Oui, sa technique et sa motivation ont contribué. Mais c'est tellement une compétitrice de haut niveau, une battante. C'est ce qui lui a permis de garder sa concentration sur cette course, même avec les émotions qu'elle a pu ressentir lorsqu'elle a mené la délégation canadienne dans les cérémonies d'ouverture.

«Mais c'est aussi son expérience. Cette course, c'est celle de Clara, 37 ans, participant à ses cinquièmes Jeux olympiques, ses troisièmes en patinage de vitesse.»

Une fois sa médaille de bronze confirmée, Hughes ne semblait pas vouloir quitter le centre de l'anneau, s'imprégnant de toute l'émotion du moment.

«Il n'y a rien comme le sentiment de vraiment accomplir quelque chose. Et j'ai eu beaucoup de temps pour penser à cette course après avoir connu un 3000 m fantastique (elle a terminé au cinquième rang) À chaque fois que je voyais un podium, à chaque fois que je voyais une remise de médailles à la télévision, je me disais: 'ne te permets pas de penser à cela, car ça t'empêchera de bien patiner'. Je ne cessais de ramener mes pensées à mon exécution et à ce que je devais faire sur la glace, physiquement et mentalement.»

Groves fière de sa coéquipière

Bien que déçue de n'avoir pu grimper sur le podium, Groves était très fière de l'exploit réalisé par sa coéquipière.

«Sablikova et Beckert ont eu une longueur d'avance sur le reste du peloton tout au long de la saison, a indiqué la patineuse d'Ottawa. Je pense que Beckert était sur le point de prendre son envol la saison dernière et elle l'a fait cette année.

«Mais je pense que Clara était bien près d'elles aujourd'hui. (...) Elle a rétréci l'écart, beaucoup plus que lors des dernières courses. Elle a offert une performance phénoménale. Elle l'a fait tant de fois et l'a fait de nouveau aujourd'hui pour terminer sa carrière avec une médaille olympique. C'est phénoménal.»

Groves a tout simplement été incapable de maintenir le rythme soutenu de ses premiers tours.

«C'était bon, mais c'est tout ce que j'avais aujourd'hui. C'est plus le mental que le physique qui m'a toutefois empêché d'en donner plus.»

Klassen, la reine des Jeux de Turin, a quant à elle été abandonnée par ses jambes.

«C'était tellement difficile, a admis celle qui a été opérée aux deux genoux à l'été 2008. Au début, je me sentais plutôt bien, ça semblait facile et je me disais que je pourrais garder ce rythme longtemps. Mais mes jambes m'ont lâchée!»

* * *

Le classement:

1. Martina Sablikova (CZE) 6:50.91

2. Stephanie Beckert (GER) 6:51.39

3. Clara Hughes (CAN) 6:55.73

4. Daniela Anschutz Thoms (GER) 6:58.64

5. Maren Haugli (NOR) 7:02.19

6. Kristina Groves (CAN) 7:04.57

7. Masako Hozumi (JPN) 7:04.96

8. Jilleanne Rookard (USA) 7:07.48

9. Shiho Ishizawa (JPN) 7:12.23

10. Jorien Voorhuis (NED) 7:13.27

11. Elma de Vries (NED) 7:16.68

12. Cindy Klassen (CAN) 7:22.09

13. Svetlana Vysokova (RUS) 7:23.33

14. Catherine Grage (DEN) 7:23.83

15. Maria Lamb (USA) 7:25.15

. Katrin Mattscherodt (GER) disqualifié