Comme ses trois coéquipiers de l'équipe canadienne de snowboard cross, François Boivin avait des visées de monter sur le podium aux Jeux de Vancouver. Ses espoirs ne se sont pas concrétisés alors qu'il a dû se contenter du 12e rang.

Son parcours avait pourtant bien commencé puisqu'il avait remporté avec autorité sa vague huitième de finale. Et en quarts de finale, il était bien installé aux commandes quand une erreur a anéanti ses chances de poursuivre sa route.

«J'ai commis la même erreur que Mike (Robertson, le médaillé d'argent) et j'ai perdu toute ma vitesse. Rob - son coéquipier Rob Fagan - m'a dépassé et, dans le dernier virage, je me suis accroché avec Speiser - l'Allemand David Speiser - qui a mis sa main sur ma planche sans faire exprès. Ça m'a fait passé par-dessus.»

A l'arrivée, Boivin était sous le choc. Il lui a fallu quelques minutes pour encaisser le coup.

«Dès le départ, j'étais résolu à «rider» fort aujourd'hui (lundi), a dit le planchiste de Jonquière. Il n'y avait rien pour m'arrêter.

«Après mon quart de finale, je n'y croyais pas que je ne passais pas au tour suivant. Il m'a fallu une quinzaine de minutes pour digérer tout ça. Quand tu te sens capable de bien faire et que tu commets une erreur, c'est vraiment frustrant. Mais tout le monde en fait, ça fait partie du sport.»

Boivin était d'autant plus confiant qu'il s'était classé quatrième l'an dernier lors de la Coupe du monde de Cypress, épreuve test pour les Jeux olympiques. Et il avait décroché la médaille d'argent aux championnats du monde de 2005 à Whistler.

A 27 ans et après avoir déjà envisagé la retraite en 2008 après une sérieuse commotion cérébrale, envisage-t-il maintenant de s'engager dans un troisième cycle olympique?

«Si je veux une médaille olympique, je n'ai pas le choix.»

Il a par ailleurs trouvé «extraordinaire» l'expérience de disputer ces Jeux devant son public.

«C'est le «fun» de voir autant de spectateurs au bas des pistes, d'entendre leurs cris d'encouragement. Tu te sens vraiment à la maison.»