Dans un soccer à la communication de plus en plus maîtrisée, Twitter est un douzième homme à gérer pour les sélections à l'Euro: «pas d'interdiction», c'est juste une «question de bon sens», explique la fédération italienne, résumant le sentiment général.

Pour chacune des 16 sélections présentes en Ukraine et en Pologne, cette «question de bon sens» a pris différentes formulations.

Dans une interview récente à l'hebdomadaire Die Zeit, Joachim Löw, le sélectionneur de l'Allemagne, un des grands favoris du tournoi, avait indiqué avoir donné «des règles claires» sur l'usage des réseaux sociaux par les membres de la Mannschaft.

«La vie du vestiaire, le contenu des discussions d'équipe, la tactique, les blessures et ainsi de suite sont tabous. Tout comme la vie privée des coéquipiers et de l'encadrement», avait-il spécifié.

Interrogé sur une éventuelle surveillance discrète pour s'assurer que les joueurs suivent ces règles, il s'était contenté de dire que «si quelqu'un viole ces règles (il finirait) bien par le savoir. Pour cela je n'ai pas besoin de surfer sur tous ces canaux» de communication.

«On ne nous a pas demandé de nous modérer mais de faire attention à ce que les commentaires n'affectent pas les coéquipiers ou la vie de l'équipe de France, a expliqué pour sa part Florent Malouda. C'est davantage une question d'être responsable que de se modérer».

«Ce n'est pas un outil nouveau, a ajouté le milieu de terrain de Chelsea. Moi j'ai un compte et je n'y parle presque jamais de foot. On peut parler de soi mais il faut faire attention à ne pas entrer dans l'intimité des autres. Mais (les réseaux sociaux) ne sont pas interdits.»

L'Espagne assouplit ses règles

Du côté de l'Angleterre, il n'y a pas d'interdiction de la FA (Fédération anglaise) concernant les tweets.

Les suiveurs et commentateurs de la sélection «aux Trois Lions» pensent que l'approche de la FA vis-à-vis des réseaux sociaux repose sur le fait que peu d'internationaux anglais sont des tweeteurs.

Dans le onze de départ anglais qui a joué contre la Belgique en amical le 2 juin, seul le défenseur Glen Johnson tweete régulièrement.

L'Espagne, championne d'Europe et du monde en titre, avait d'abord interdit Twitter (comme le Danemark) comme l'avait révélé... un tweet de Fernando Llorente: «Voici une photo de Séville (où la Roja a joué en amical contre la Chine, ndlr), avec laquelle je vous dis au revoir car nous ne sommes pas autorisés à twitter depuis le camp d'entraînement».

Mais la règle s'est assouplie comme l'a tweeté lundi Cesc Fabregas: «Bonne nouvelle ! Nous sommes finalement autorisés à utiliser les réseaux sociaux. Nous resterons en contact durant l'Euro !».

Et du côté de l'UEFA ? «Il n'y a pas de consignes générales pour Twitter, explique Alexandre Fourtoy, directeur de la communication de l'UEFA.

Mais un membre d'une équipe ou un journaliste, par exemple, qui s'amuserait à filmer des bouts de match avec son téléphone portable et mettrait les images sur Facebook ou Twitter tomberait en infraction avec nos droits sur la diffusion et cela aurait des conséquences sur son accréditation».

«On ne limite pas la liberté d'expression, chaque équipe fixe ses limites, poursuit M. Fourtoy.

Si un joueur insultait un arbitre sur Twitter, c'est comme s'il le faisait en conférence de presse, et il s'exposerait à des poursuites disciplinaires.»

«Les réseaux sociaux ne sont pas une nouveauté et l'UEFA y est très présente, notre «monitoring» nous permet de surveiller ce qui se passe. Mais nous avons rarement eu des problèmes», conclut-il.