Lorsqu'un homme armé a tué trois policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Moncton, le réseau social Twitter s'est rapidement imposé comme l'une des meilleures sources d'information, tant pour les résidants de la ville que pour les Canadiens qui ont assisté de loin à la tragédie.

La police a publié près de 30 mises à jour durant l'opération de 30 heures, au bout desquelles le calme est revenu en 131 caractères, lorsque le compte de la GRC a annoncé l'arrestation de Justin Bourque.

Ce message a été republié 14 000 fois.

Les corps policiers de Montréal, Toronto et Vancouver ont maintenant tous des dizaines de milliers d'abonnés Twitter.

Le professeur de sociologie Christopher Schneider, de l'université de la Colombie-Britannique, a récemment publié une nouvelle étude sur la façon dont les corps de police canadiens utilisent leur compte Twitter.

«En direct durant un incident, ils peuvent demander des conseils du public. C'est aussi une façon instantanée d'émettre des ordres publics comme: »Ne sortez pas de vos maisons, il y a un tireur dans le quartier«», explique-t-il.

«Ils peuvent le faire par les médias traditionnels, et ils l'ont fait, mais quand ils le font par les médias sociaux et Twitter, l'information se propage beaucoup plus rapidement.»

Le professeur a analysé plus de 100 000 micromessages de la police de Toronto, tant ceux des comptes officiels que ceux des comptes personnels des policiers. Twitter était d'abord utilisé comme outil de relations publiques, pour féliciter un agent ou pour développer un lien avec le public.

En ce sens, le réseau est utile pour développer un lien de confiance avec le public, considère-t-il.

Cependant, précise M. Schneider dans son étude, cela peut aider comme nuire, notamment dans le cas des policiers qui entremêlent leur vie professionnelle et leur vie personnelle, et dont les comptes sont parsemés de commentaires sur le hockey ou de photos de vacances.

Cela pourrait éventuellement nuire à la capacité du policier à faire son travail, s'il est reconnu de par sa présence sur Twitter, croit le sociologue. C'est exactement la raison pour laquelle les agents ne travaillent pas dans le quartier où ils vivent.

Il y a également confusion lorsque le policier utilise Twitter à l'extérieur du travail: représente-t-il encore la police? Le caractère instantané des publications exige la prudence des policiers quant à l'utilisation personnelle qu'ils en font.

Des policiers ont déjà fait l'objet d'enquêtes ou de mesures disciplinaires pour des publications inappropriées. En 2010 à Nanaimo, en Colombie-Britannique, par exemple, une enquête interne a été menée sur un policier qui avait publié des statuts sur Facebook à propos de femmes qu'il avait arrêtées.