Le chemin sillonne la Montérégie, de Rigaud à Saint-Paul-d'Abbotsford, en passant par des endroits comme le Domaine Saint-Jacques, à Saint-Jacques-le-Mineur, le Vignoble du Marathonien, à Havelock, ou le Domaine de Lavoie, à Rougemont.

Après sa Route des cidres et son Circuit du paysan, la Montérégie suit l'exemple des Cantons-de-l'Est et met finalement sur pied sa propre Route des vins: un circuit de quelque 250 km qui relie 16 vignobles, soit près des trois quarts de ses producteurs vinicoles, répartis aux quatre coins de la région.

Dès la semaine prochaine, les amants de Bacchus, de la route ou du grand air pourront ainsi suivre ce nouveau tracé agroalimentaire et déguster les vins des différentes maisons, se faire expliquer le savoir-faire local ou profiter du soleil en pique-niquant après une visite des lieux - sans oublier la découverte ou la redécouverte de superbes chemins secondaires que l'on néglige trop souvent au profit des autoroutes.

Le lancement se tiendra mercredi sur la place publique à Saint-Jean, en compagnie de bénévoles de SOS Richelieu, histoire de rendre hommage ceux qui prêtent main-forte aux sinistrés depuis plusieurs semaines.

«Dans le cas de la Montérégie, la proximité, la qualité des lieux, la qualité des produits sont des éléments exceptionnels qui vont faire que l'offre va se démarquer», croit Éric Fournier, directeur général de Tourisme Montérégie.

La région comptait déjà des parcours comme la Route des vins 4 monts, qui resteront. La nouveauté ici est que Tourisme Montérégie coordonnera l'effort de la quinzaine de viticulteurs qui ont décidé de mettre en commun certaines ressources pour promouvoir leurs produits.

Le Vignoble Morou, sur la route 221 à Saint-Cyprien-de-Napierville, illustre bien ce besoin. Les bouteilles de ce «vieux vignoble» de 25 ans et de 15 000 pieds de vigne ne sont pas vendus à la SAQ. Mais ses propriétaires, Yvon Roy et Suzanne Labreque, ne sont pas moins fiers des leurs vins rouges, blancs, rosés ou de glace. Ils espèrent que l'initiative contribuera à les faire connaître davantage.

«Il était grand temps qu'on se regroupe pour diffuser, se réjouit Yvon Roy. La problématique qu'ont ces entreprises-là et toutes celles qui vivent avec le tourisme, c'est la diffusion. Et avec l'aide de Tourisme Montérégie, on a un outil de diffusion qui est beaucoup plus grand que celui qu'on pourrait avoir comme entreprise seule, à moins d'être très riches et de dépenser des fortunes dans de la promotion à la radio ou dans les journaux.»

«Ce qui sera intéressant, c'est qu'on va avoir une clientèle sur une plus longue période dans l'année, renchérit le vigneron. Actuellement, on a beaucoup de monde au temps des pommes, qui correspond à peu près au temps des vendanges. Mais après, ça tombe à plat. Avec une route des vins, on va préparer des événements, on va passer le mot à la clientèle de venir nous voir en tout temps.»

Le message est sensiblement le même à quelques kilomètres de là, au vignoble Domaine Saint-Jacques, où on produit un délicieux vin de glace rouge. Les produits d'ici ont beau se retrouver sur les tablettes de la Société des alcools du Québec, Jérémie Quirion, le fils du propriétaire, insiste sur l'importance de se serrer les coudes entre producteurs de la région.

Une étude réalisée en 2007 pour la Route des vins des Cantons-de-l'Est, créée en 2003, évaluait le nombre de visiteurs à 245 000 par année. «Nos études de marché disent qu'il en passe déjà plus de 200 000 par année dans nos vignobles, sans route des vins, précise pour sa part Éric Fournier. La Route des cidres, c'est autour de 300 000, sauf erreur».

«Le potentiel est intéressant et c'est clair qu'on s'est donné des objectifs de croissance importants.»