Ils sont près d'une douzaine de vignerons au Luxembourg à élaborer des vins de glace. Et ils sont inquiets. Car le thermomètre n'a pas toujours atteint cette année les -7 degrés nécessaires aux vendanges pour le vin de glace.

Le négociant Bernard-Massard, lui, n'a pas attendu le froid. Il ne fera pas de vin de glace cette année. Il a déjà vendangé son riesling, cépage utilisé dans l'élaboration de ce vin, il y a plus d'un mois.

«Plutôt que de prendre le risque de tout perdre, nous avons décidé de tout prendre, a dit le directeur technique du vignoble Freddy Sinner au journal luxembourgeois Le Quotidien. Étant donné la météo de ce début d'hiver, je crois que nous avons bien fait!»

Cette déclaration d'un des plus grands producteurs de vins de la Moselle a semé la panique chez les vignerons, explique André Mehler de l'Institut vini-viticole du Luxembourg. Car plusieurs d'entre eux espèrent toujours un refroidissement.

Mais les vignerons en conviennent: les raisins gelés sont de meilleure qualité s'ils sont vendangés avant la période des Fêtes. Les fruits ne sont alors pas atteints par la pourriture et ils ne sont pas tombés de la vigne. Car au fil des semaines, les raisins finissent par se décrocher et par tomber au sol. Ils sont alors inutilisables.

André Mehler précise que les vignerons qui ont posé des filets sur leurs vignes pourront récolter le riesling d'ici la fin du mois bien qu'il soit tombé. Mais encore faut-il que le froid soit au rendez-vous.

Le directeur technique de la coopérative Vinsmoselle, Bernd Karl, n'y croit plus. Avec l'humidité et les changements de température, la pourriture a attaqué les raisins. Si le froid n'arrive pas rapidement, près d'un hectare de riesling sera perdu.

«Ce n'est pas clair si nous allons arriver à faire quelque chose ou pas cette année, dit-il. Nous attendons toujours. [sic] C'est toujours un risque année après année.»

Certains vignobles songent à récupérer les raisins pour effectuer une vendange tardive et d'autres, une sélection de grains nobles. Pour élaborer ces cuvées, il faut un taux de sucre élevé dans les fruits, mais les -7 degrés ne sont pas nécessaires.

Mais dans les vignes de la coopérative, la pourriture est trop importante pour faire ces cuvées. Si le froid n'arrive pas, Bernd Karl prévoit que ce sera plusieurs milliers d'euros qui seront perdus.