Le critique James Suckling affirme ne pas avoir été payé pour déguster des vins dans le cadre d'une campagne promotionnelle de la Société des alcools du Québec (SAQ).

Dans un courriel envoyé à La Presse vendredi soir, l'ancien chroniqueur du Wine Spectator assure que le cachet de 18 000$ que lui a versé la SAQ ne couvrait que la production et sa participation à des capsules vidéo. La SAQ lui a également acheté des abonnements à son site Web pour une valeur de 5950$.

Des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi d'accès à l'information précisent pourtant que la participation du critique dans la campagne promotionnelle de la SAQ comprend «la dégustation et la notation de produits, la production, la création et l'animation de capsules vidéo.» Au moment de lancer cette campagne promotionnelle en février 2011, les deux parties avaient affirmé que leur entente ne comprend aucune compensation financière.

«Je n'ai pas été payé pour déguster à l'aveugle, explique M. Sucking. J'ai signé un contrat avec la SAQ qui le confirme.»

«J'ai été payé dans la deuxième année du projet pour les vidéos dans lesquels j'apparais et que j'ai produits, ajoute-t-il. C'est une pratique répandue au Canada chez les critiques de vin.»

La Presse a demandé à la SAQ de rendre publique le contrat qui la lie au critique américain, ce que la société d'État a refusé.

La SAQ soutient elle aussi que le contrat avec M. Suckling ne prévoit une compensation financière que pour la production, la réalisation et l'animation des capsules vidéo. Son porte-parole, Renaud Dugas, ajoute que le critique a été payé seulement pour la deuxième année de son contrat.  

La campagne mettant en vedette M. Suckling a été critiquée lors de son lancement en 2011. Plusieurs observateurs québécois ont dénoncé la décision de la SAQ de confier ce rôle promotionnel à un Américain.