Les Québécois demeurent sur le podium des grands consommateurs mondiaux d'eau et du gaspillage. L'éventualité que Québec soit éprouvée par une pénurie temporaire, en 2009 et 2010, met à mal le mythe de l'abondance de l'or bleu ici. La situation est-elle particulière à la capitale? Les citoyens sont-ils les grands responsables? La Ville fait-elle les efforts voulus?

Deux fois dans les six dernières années, Québec a dû émettre des restrictions à la consommation d'eau potable en raison de circonstances particulières. Ce qui ne freine pas outre mesure le gaspillage depuis. Mais les citoyens de Québec ne sont pas les pires, plutôt dans la moyenne.

Bien qu'il faille manier les statistiques avec beaucoup de prudence, l'usage domestique des Québécois serait de 235 litres par personne par jour (lpj), selon une étude d'Oliver Brandes et Keith Ferguson, de l'Université de Victoria (à Montréal, elle serait de 380 lpj). La moyenne canadienne, selon les derniers chiffres de Statistiques Canada, est de 330 lpj.

À Québec, les citoyens ne consomment toutefois que 40 % de l'eau potable. Les secteurs commercial et institutionnel (25 %); industriel (15 %) ainsi que les fuites dans les réseaux d'aqueduc (20 %) s'accaparent le reste.

La Ville s'est attaquée à la diminution de la consommation dans les deux cas. Il y a quelques mois, elle a adopté un programme triennal pour doter 8000 entreprises et institutions de compteurs d'eau. Dans certains cas, sur la base d'expériences vécues dans d'autres villes nord-américaines, la consommation pourrait réduire du tiers.

Depuis deux ans, Québec poursuit un programme de détection des fuites dans le réseau municipal. Les 243 fuites colmatées auraient permis depuis d'économiser l'équivalent de 2000 piscines olympiques.

D'autres mesures plus écologiques (pommes de douche à faible débit, remplacements de toilettes) sont peu à peu instaurées. La Ville envisage la possibilité de récupérer l'eau de pluie pour ses arrosages. Elle pourrait s'inspirer de Victoriaville qui puise à son usine d'épuration une eau non potable pour nettoyer ses rues et arroser ses aménagements paysagers.

Si la Ville donne l'exemple, il semble que les citoyens soient moins enclins à modifier leurs comportements. La plus absurde illustration étant ces citoyens qui, au printemps dernier, tentaient de faire fondre leurs bancs de neige au boyau d'arrosage…

L'été, une escouade de l'eau patrouille les rues pour faire respecter la réglementation sur le remplissage des piscines et l'arrosage des pelouses et jardins. Ses membres n'ont pas eu à sévir cette année, avec les précipitations des derniers mois, mais des contraventions ont été émises dans le passé, fait valoir Jacques Perron, porte-parole de la Ville.

Au total, on évalue que les Québécois consomment plus de 400 litres d'eau par jour, le double de la plupart des pays occidentaux, à l'exception notable des États-Unis, qui font encore pire. La production d'eau, à Québec, coûte un peu plus de 1 $ pour 1000 litres.

En fait, au-delà des coûts, même s'ils augmentent sans cesse, le problème avec l'eau en est un de qualité. Selon les experts de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) et d'Environnement Canada, celle-ci se dégrade constamment en raison des facteurs environnementaux (cyanobactéries, pluies acides, traces de médicaments, etc.).

Vrai que d'ici 2011, Québec aura aménagé sa nouvelle prise d'eau au fleuve Saint-Laurent. La capacité de production sera presque doublée. Mais la sécurité de l'approvisionnement pour la capitale ne sera pas assurée pour autant. Un projet de la Commission mixte internationale sur la modification à la baisse du débit du Saint-Laurent fait craindre que l'eau salée ne finisse par atteindre les prises d'eau municipales à moyen ou à long terme…

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