Il n'y a pas si longtemps, on ne mangeait pas de viande le vendredi. Pour des raisons religieuses, le poisson était au menu. Dans un avenir pas si lointain, on pourrait éliminer la viande des menus, le lundi. Cette fois, c'est l'environnement qui est en cause.

Le retour du pâté au saumon, sauce blanche, un jour par semaine? C'est ce que souhaite le mouvement Meatless Monday, qui commence à très populaire. aux États-Unis et en Europe. Une trentaine d'institutions américaines approuvent l'initiative et des personnalités publiques répandent l'idée dans les grands médias.

 

Le principe est simple: nous, Occidentaux, mangeons trop de viande. L'élevage est une importante source d'émission de gaz à effet de serre et demande beaucoup d'eau. Il faut diminuer. Cibler une journée est une façon pratique de le faire.

«Moi-même, je mange de la viande, mais une journée par semaine, c'est facile de l'éliminer, explique Peggy Neu, responsable du programme Meatless Monday. C'est un exercice très intéressant de trouver d'autres sources de protéines et de les cuisiner.» Le mouvement est né en 2003, mais a pris beaucoup d'ampleur dans la dernière année. Le groupe a des objectifs ambitieux: réduire de 15% la consommation de viande en Amérique. «Si tout le monde s'y mettait, nous arriverions à une telle réduction», calcule Peggy Neu, qui sait bien que ce n'est pas demain la veille que les mangeurs de steak se tourneront tous vers les légumineuses, même une seule journée par semaine.

En Angleterre, le célèbre végétarien Paul McCartney et ses filles ont fait connaître le mouvement du lundi sans viande.

Plus à l'est, la ville de Gand, en Belgique, est la première municipalité à être officiellement devenue végétarienne, mais les Belges ont plutôt choisi le jeudi comme jour maigre. Les cantines de la Ville mettent désormais des courges dans les raviolis plutôt que du porc.

Le Canada a aussi sa toute jeune branche du lundi sans viande.

«Nous voulons d'abord convaincre les restaurateurs d'ajouter un plat sans viande à leur menu le lundi et d'en faire la promotion, explique Nancy Callan, de MeatlessMonday.ca, à Vancouver. Et pour les restaurants qui offrent déjà des plats végétariens, nous demandons de faire des lundis 100% végés.»

Selon la représentante canadienne, les commerçants ont tout intérêt à se lancer dans l'aventure dès maintenant, car ils bénéficieront de la publicité des précurseurs. En plus, explique-t-elle, les lundis sont des soirées particulièrement tranquilles dans les restos: le menu végétarien ne pourrait qu'augmenter l'achalandage.

«Nous n'essayons pas de dire aux gens qu'ils doivent devenir des végétariens, concède Nancy Callan. Ce que nous voulons leur dire, c'est que ce que l'on met dans notre assiette a un impact sur notre environnement.

«Les gens sont très ouverts à adopter des pratiques plus vertes, mais peu connaissent vraiment l'impact de l'élevage sur l'environnement. Nous leur suggérons d'ajouter le lundi sans viande à leur cocktail d'habitudes environnementalistes.»

POUTINE

Reconnaissance mondiale pour La Banquise

Le magazine spécialisé en voyage Travel&Leisure consacre son plus récent numéro au tourisme gourmand. Bien manger, partout sur la planète et à tous les prix. Et pour se régaler à moins de 5$, les rédacteurs ont dressé la liste des cinq meilleurs plats du monde et des endroits où se les procurer. Cinq délices à tout petit prix. Pas un de plus. La courte liste comporte des frites cuites dans le gras de canard à Chicago; une soupe de nouilles aux pelures de tangerines à Hong- Kong; les fameux dumplings à la soupe d'un boui-boui de Shanghai; les fameuses tartelettes à la crème d'une pâtisserie de Lisbonne et, on vous le donne en mille, la poutine du restaurant La Banquise de la rue Rachel à Montréal! La reconnaissance tombe pile: le Festival de la poutine se termine aujourd'hui, à Drummondville.

BIÈRE

Assez fort pour la brasserie, mais trop fort pour le gouvernement!

La microbrasserie Boquébière de Sherbrooke a lancé cette semaine sa nouvelle Apico, une bière au miel très forte. Si forte, que la brasserie a dû se munir d'un permis fédéral de spiritueux pour la commercialiser. «Mais ce n'est pas un spiritueux, puisqu'il n'y a pas de distillation!» indique le brasseur Michaël Parent, qui a dû faire grimper le prix de sa nouvelle création, qui lui coûte deux fois plus cher en taxes. L'Apico se détaille donc 23$ (!) la demi-bouteille de bordeaux, et est uniquement en vente à la brasserie sherbrookoise. Seulement 700 bouteilles ont été produites pour le lancement, car l'avenir de cette nouvelle bière contenant plus de 16% d'alcool est très incertain. La brasserie attend avec impatience des nouvelles de Québec, qui doit mettre en application ses règles sur la fabrication des boissons alcoolisées. Initialement, le projet prévoyait qu'une bière si forte ne pourrait plus porter le nom de bière et qu'il lui faudrait un permis supplémentaire, de Québec cette fois, pour la distillation.

La date de la mise en application du nouveau règlement n'est pas arrêtée, mais le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, qui en est responsable, se fait rassurant. «Le projet de règlement ne vise pas à limiter les fabricants de bières traditionnelles et de spécialité produites par les microbrasseurs et les grands brasseurs», explique Nancy-Sonia Trudelle, représentante du Ministère, selon qui la limite de 11,9% ne devrait pas s'imposer à des cas comme celui de l'Apico.

Pour joindre notre journaliste: sberube@lapresse.ca