Après tant de pluie, on imagine les producteurs maraîchers du Québec au désespoir. Pas du tout! Dans certains cas, on attend une bonne récolte et même des légumes de qualité exceptionnelle. Au Lac-Saint-Jean, la saison des bleuets s'annonce si faste que les producteurs intensifient leur recrutement pour trouver assez de cueilleurs.

«Nous avons eu du beau temps en juin pour la pollinisation», explique André Gagnon, agronome au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il n'y a pas eu de gel durant la floraison. «Ça s'annonce très, très bon», confie ce spécialiste des petits fruits.

 

Du côté des légumes, les brocolis, les choux et les carottes sont aussi au rendez-vous, confirment des producteurs de plusieurs régions, dont l'île d'Orléans, où la pluie a pourtant fait beaucoup de tort aux fraises.

«Si on considère seulement le climat, ça ne va pas si mal, mais l'excès d'eau pourrait devenir problématique dans certaines productions», prévient toutefois Normand Legault, président de la Fédération des producteurs maraîchers du Québec, qui a lui-même observé une baisse dans la production de ses fleurs de courges.

«La laitue romaine est particulièrement belle, confie pour sa part Éric Van Winden, de Napierville. Ici, la terre noire nous aide beaucoup parce qu'elle se draine bien. Mais il faut que la pluie arrête bientôt, dit-il, ne serait-ce que pour le bien-être moral.»

La Financière agricole publiera la semaine prochaine son bilan de mi-saison pour toutes les cultures. On saura à ce moment qui a le plus souffert de la pluie. Les producteurs de fraises, certainement, mais aussi certains producteurs de céréales, qui devraient avoir moins de rendement qu'à l'habitude.

«Les céréales sont moins hautes et commencent déjà à faire des épis», précise l'agronome Sarah Villeneuve, aussi du MAPAQ, pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, où il a plu abondamment.

Le président de la Fédération des cultures commerciales, Christian Overbeek, confirme qu'on s'attend à une baisse de rendement dans la plupart des régions. Le maïs grain a deux semaines de retard sur le calendrier, et le soya est de moins bonne qualité.

«Les agriculteurs ont les mêmes espérances que les citadins, dit-il. On veut juste un peu de beau temps!