Le restaurant danois «Noma», du jeune chef René Redzepi, a été désigné lundi meilleure table de la planète par la revue britannique Restaurant Magazine, succédant au palmarès à «El Bulli», de l'Espagnol Ferran Adria, vainqueur des quatre précédentes éditions.

Troisième en 2009, «Noma», situé dans un entrepôt maritime rénové du port de Copenhague, est consacré pour la première fois en tête de cette liste des 50 meilleurs restaurants du monde, établie par 800 critiques et experts gastronomiques internationaux.

Ce succès couronne la créativité du Danois René Redzepi, 32 ans, ambassadeur de la «cuisine nordique», composée d'ingrédients locaux et de saison.

«C'est un travail d'équipe», a déclaré le jeune chef lors d'une cérémonie lundi à Londres, accompagné sur scène de sept collaborateurs portant quasiment tous un T-shirt avec la photo d'Ali, le plongeur gambien du restaurant qui «n'a pas eu de visa».

«Noma» devance «El Bulli», le restaurant de Ferran Adria qui avait été désigné meilleur restaurant au monde à quatre reprises consécutives entre 2006 et 2009.

En reconnaissance de ce succès rare, Restaurant Magazine a remis à Ferran Adria le titre de «chef de la décennie», décerné pour la première fois cette année.

«C'est un jour spécial aujourd'hui parce que c'est le dernier jour où je vais recevoir un prix du monde de la gastronomie», a déclaré Ferran Adria en recevant ce prix sous les applaudissements debout de ses pairs venus du monde entier. «Avec notre nouveau projet, nous allons pouvoir apporter beaucoup au monde de la cuisine», a-t-il ajouté.

En janvier, le chef catalan avait annoncé la fermeture d'«El Bulli» en 2012-2013, le temps pour lui de se ressourcer dans la création avant de rebondir en 2014.

La troisième place du classement échoit au «Fat Duck», du chef anglais Heston Blumenthal, adepte comme Ferran Adria de la cuisine moléculaire, qui était deuxième ces quatre dernières années.

L'Espagne classe quatre restaurants dans ce palmarès: outre «El Bulli», «El Celler de Can Roca» est 4e, «Mugaritz» 5e et «Arzak» 9e.

Les États-Unis ont trois tables dans les dix premières: «Alinea» 7e, «Daniel» 8e, et «Per Se» 10e.

La France n'en a aucune. «Le Chateaubriand», dirigé à Paris par Inaki Aizpitarte, fait son apparition en tête de liste à la 11e position, en hausse de 29 places par rapport au classement 2009.

«Ca ne change rien» d'être le premier français, a-t-il déclaré à l'AFP à l'issue de la cérémonie. «C'est un bistrot et je suis ravi que l'on fasse honneur à ce genre de restauration. (...) Ca me touche qu'une restauration comme ça touche les gens».

«C'est ça qui me fait plaisir», a-t-il poursuivi.

Le restaurant parisien «Pierre Gagnaire» du chef français du même nom, habitué du podium ces dernières années mais en recul l'an passé, perd à nouveau quatre places (13e). Une autre table parisienne «L'Astrance» est 16e.

Joël Robuchon avec son «Atelier de Joël Robuchon» (29e) n'est pas oublié. Alain Ducasse au «Plaza Athénée» (41e) et «La Maison Troisgros» (44e) font eux leur réapparition dans ce classement.