Arrivé au Québec en 2001, le chef cuisinier Jérôme Ferrer connaît un succès exceptionnel à Montréal: il sert actuellement de 450 à 500 clients par jour. Défenseur d'une gastronomie ouverte sur le monde mais qui célèbre nos produits du terroir, il ouvrira lundi un troisième restaurant, Andiamo, consacré aux parfums de la Méditerranée et aux poissons. Il lancera aussi en octobre une signature gourmande avec le traiteur Agnus Dei, pour organiser partout au Québec des repas originaux avec des groupes de 500 gourmets. Il se prépare même à exporter Europea dans deux autres pays où il ouvrira des restaurants.

Jérôme Ferrer s'est associé à Agnus Dei Traiteur et à son cofondateur, Pierre Carrier, pour lancer en octobre un service «Agnus Dei par Jérôme Ferrer». «Il s'agit de proposer une signature gourmande pour un service traiteur différent, dit Jérôme Ferrer. On va créer partout au Québec des événements en partenariat, pour des mariages, des congrès ou des groupes de 500 personnes. On pourra fournir des repas sur des gratte-ciel, pour des salons, voire réaliser des défilés de mode alimentaire, c'est-à-dire créer de la haute couture alimentaire! Cette alliance, c'est le côté festif qu'on n'a jamais fait. On a besoin de s'évader, de chercher de nouvelles idées.»

 

Cette puissance créatrice qui habite Jérôme Ferrer, ses clients la découvrent en dégustant sa cuisine. Mais il garde les pieds sur terre. La vedette demeure toujours le produit, dit-il. «Moi, je suis juste le cordon ombilical. Respecte le produit, évite de trop le transformer, entoure-toi bien, sois le chef d'orchestre, rencontre les autres. La table, dans la vie, c'est là où tout se passe, les bons moments comme les moments douloureux.»

Des visées mondiales

Tombé en amour avec le Québec, Jérôme Ferrer veut que cette culture du bon, du bien et du bien fait se développe encore plus sur sa terre d'accueil. «Là où on m'a fait renaître, j'appartiens», a-t-il dit un jour. Mais cette appartenance au lieu qui l'a accueilli ne l'empêche pas de tendre ses lignes loin du Saint-Laurent pour faire croître son oeuvre et nous en faire profiter. Ces derniers temps, il a embauché deux cuisiniers québécois qu'il a formés et qu'il va envoyer... en voyage. Comme auparavant les cours princières envoyaient des marchands quérir épices et draperies dans les pays d'Orient. «Je les envoie à mes frais en stage en Europe, aux États-Unis et au Japon pour qu'ils s'inspirent de tout ce qui s'y passe en cuisine, qu'ils y construisent aussi des liens de vie, des rapprochements, des amitiés qui nous permettront d'évoluer et d'aller deux fois plus vite avec des gens passionnés qui me ressemblent. Comme je dis souvent, ne rêvons pas notre vie, vivons nos rêves. C'est comme ça qu'on fait de riches rencontres au quotidien. Et qu'on avance dans la vie.»

Et c'est ainsi que Jérôme Ferrer a récemment rencontré un de ses clients qui avait mangé à l'Europea plusieurs jours d'affilée. De quoi intriguer le personnel qui ne comprenait pas qui était cet étrange personnage qui revenait toujours seul, à la même table, pour goûter à tous les plats. Cet homme, dont nous tairons l'identité et la nationalité, possède des dizaines de restaurants dans le monde. Amateur de bonne chère et dépisteur de talents, il a proposé à Jérôme Ferrer d'ouvrir deux restaurants dans autant de pays. Une association pour qu'Europea se décline dans d'autres langues et pour d'autres papilles...

Renseignements

Europea: www.europea.ca

Beaver Hall: www.beaverhall.ca

Andiamo: www.andiamo.ca