Nous ne tenons pas à faire dans le cliché, mais il faut tout de même se rendre compte d'une chose: les filles aiment le chocolat, ce sont surtout les filles qui en parlent, et ce sont encore elles qui fréquentent largement le très vaste salon de thé (avec leur copain comme soutien moral, bien entendu) Juliette et chocolat, une autre des multiples succursales de l'originale rue Saint-Denis, et dorénavant installée à deux pas des restos de la rue Prince-Arthur.

On dit qu'une substance contenue dans le chocolat remplacerait une hormone produite quand on est amoureux, c'est ça? Et que, en pleine peine d'amour, le chocolat deviendrait LE substitut idéal? Encore faut-il qu'il soit bon, pas trop sucré, onctueux et riche. Sans l'être trop.

En tout cas, à voir la fébrilité que suscitent ce soir-là les brownies à la fleur de sel ou aux noix, les fondants au caramel salé et une espèce de gâteau au fromage et au chocolat blanc, on se dit que les Guanaja, Jivara, Manjari et Pur Caraïbe qui composent la carte et qui sont préparés ici sont comme une potion magique.

Pour certains, ce sera la peine d'amour compensée; pour les autres, ce sera les kilowatts dont on a besoin pour combattre le froid. Quoi qu'il en soit, ça vous arrache un sourire grand comme ça, à voir la tronche des jolies dames qui, malgré le froid, défont leur foulard et prennent leurs aises dans ce grand local au plancher de bois, ouvert sur le boulevard et les scènes de rue. Il y a comme une sorte de précipitation ici, et pas seulement chez les clientes; les serveuses écument d'impatience, elles font le chocolat chaud riche et velouté (au lait ou sans) comme dans une station de ski française, elles vous font la conversation entre trois tables et deux factures, elles portent même un costume de dentelle joli comme tout.

Et nous, nous continuons d'observer que les clientes - surtout elles - ont les lèvres noircies de chocolat.

Que c'est beau!

Juliette et chocolat

3600, boul Saint-Laurent

438-380-1090

On y va pour? Le chocolat chaud (ou sans lait), qu'on boit lentement autour d'une conversation. En fait, nous croyons dur comme fer que le chocolat alimente la conversation, surtout s'il y a des femmes autour. Une idée comme ça!