Il fait froid, souvent gris, ces temps-ci. C'est peut-être le meilleur moment pour faire une petite virée gourmande à Québec, où les bonnes tables se multiplient depuis quelques années. Notre critique gastronomique, Marie-Claude Lortie, nous donne ses bonnes adresses. Que ce soit pour un café, un repas en famille ou un souper très chic.

Il est 17h vendredi, une tempête de neige ne fait rien pour améliorer les bouchons aux abords de la métropole, mais il faut absolument trouver un moyen de foncer sur l'autoroute 20. Régis Marcon, le triple étoilé Michelin de la Haute Loire, cuisine ce soir au Saint-Amour. Tant pis pour la poudrerie. Ce soir-là, c'est à Québec qu'il faut être.

Quelque 260 km enneigés plus tard, en retard et bien affamés, nous sommes arrivés rue Sainte-Ursule, dans le Vieux-Québec. Le restaurant est plein, l'atmosphère, joyeuse. Et la gourmandise résolument au rendez-vous.

La ville de feu Serge Bruyère, un des rares chefs québécois figurant au Larousse gastronomique, aime bien manger. C'est clair.

Lavant-veille, une conférence donnée par le chef Marcon qui devait durer trois heures a fini par en durer cinq, nourrie par les questions de jeunes cuisiniers venus entendre le maître. «Il y a un enthousiasme et un talent incroyable chez les jeunes chefs ici», nous explique le chef du Saint-Amour, Jean-Luc Boulay, venu de France il y a 35 ans.

Québec a longtemps été connu pour ses grandes tables chics où se rencontraient politiciens et autres personnages influents des cercles du pouvoir. On pense à l'ancien établissement de Serge Bruyère, évidemment, ou au Champlain de Jean Soulard, dans le légendaire Château Frontenac. Le Laurie Raphaël, de Daniel Vézina, est aussi un incontournable à Québec quand vient le temps de s'offrir un grand repas, sans oublier l'Initiale, le Relais & Châteaux du Vieux-Port ou le spectaculaire Panache de l'Auberge Saint-Antoine, qui attend actuellement la venue d'un nouveau chef.

Or, partout dans la ville, les petits restaurants de jeunes cuisiniers qui veulent démocratiser la bonne cuisine simple se multiplient. Récemment, l'ancien chef du Panache, François Blais, a ouvert le Bistro B, rue Cartier, tandis que L'Affaire est ketchup apporte dans Saint-Roch le style «brasserie réinventée» aussi bien populaire à Montréal. Rue Saint-Jean, Le Moine échanson perpétue quant à lui dans la capitale un esprit français rustique et authentique, avec une toute petite touche de baba-cool, que l'on trouvait dès les années 70 dans des cafés comme le Temporel du Vieux-Québec ou le Krieghoff de la rue Cartier.

Bref, si l'on a envie de bien manger et de sortir de la métropole, il y a amplement de quoi aller passer quelques jours pour sy régaler.

Québec est en train de devenir une destination week-end pour épicuriens

Toutefois, ville adorée des touristes, Québec a, comme bien d'autres lieux prisés par les voyageurs, son lot de restaurants pas terribles et trop chers. Si l'on veut en revenir enchanté par ce que l'on a dégusté et non pas furieux et convaincu de s'être fait rouler, il faut donc savoir où aller, que ce soit pour un café ou un grand souper.

Voici quelques adresses que nous avons essayées. Bien sûr, il y en a beaucoup d'autres et pour en savoir plus, je vous invite à lire les critiques de Stéphanie Bois-Houde dans Le Soleil.