Mariam Sy Diawara: directrice et fondatrice de la Maison de l'Afrique

Sa devise

«Si je suis différente de toi, si je m'approche de toi, je m'enrichis.» (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)

Son histoire

Mariam Sy Diawara, qui travaillait dans sa Côte d'Ivoire natale dans le domaine de la publicité, a découvert le Québec en 1982, grâce au Mondial de la pub francophone. «J'ai encouragé mes enfants à étudier ici. Ensuite, en 2000, j'ai voulu prendre une année sabbatique. Quand je suis arrivée, il y a eu un soulèvement politique dans mon pays: je me suis dit qu'il valait mieux que je reste ici. Et comme je ne sais pas rester à ne rien faire, j'ai réfléchi et me suis demandé: qu'est-ce qui ne se fait pas à Montréal? De la petite étude que j'ai faite, il est ressorti qu'il manquait à Montréal un espace de convergence pour toute l'Afrique.»

En matière de bonheur, qu'est-ce que l'Afrique peut apporter au Québec?

«L'Afrique peut apporter ce savoir-être qu'ici, on appelle le «lâcher-prise». Dans la vie, on a prise sur certaines choses, mais il y a plein d'autres choses sur lesquelles on n'a pas de prise. Cela n'est pas propre au Québec, mais à tout l'Occident, très cartésien et qui veut tout régler. Cela cause des frustrations que les gens n'arrivent pas à dépasser. Quand on vient à la Maison de l'Afrique, on a toujours un temps pour vous, un peu de chaleur. Les gens qui viennent en Afrique nous disent toujours: vous n'avez rien, mais vous vivez bien. Il y a un tel bonheur en Afrique!»

Parlez-moi de la Maison de l'Afrique

«Notre slogan est: Toute l'Afrique sous un même toit. On fait la promotion des arts et des cultures africaines, on aide les Africains à mieux s'intégrer ici, dans ce lieu qu'ils ont choisi. On a une galerie, une salle de conférence, un petit café... On fait la promotion de l'Afrique par son art, ses cultures, ses gastronomies, par des expositions, des projections, des conférences, des débats, des rencontres. Sachant que les étudiants africains, pendant les mois d'hiver, restent dans leurs chambres d'université, on organise des rencontres pour qu'ils puissent sortir et sentir qu'ils ont une famille.»

Comment votre philosophie de la vie a-t-elle évolué depuis que vous vous êtes installée au Québec?

«J'essaie au maximum de garder mes valeurs, parce qu'on dit souvent: si tu ne sais pas où tu vas, sais au moins d'où tu viens. D'ailleurs, à la Maison de l'Afrique, on offre des ateliers de découverte sur l'Afrique, des cours de langue africaine. En Ontario, il y a eu des études qui ont prouvé que quand on donnait aux enfants d'immigrants d'origine africaine des cours sur les beautés de l'Afrique, ils décrochaient moins à l'école. En revanche, j'ai appris ici la rigueur québécoise.»

Une personne qui vous inspire?

«Félix Houphouët-Boigny, un président ivoirien qui, pour les gens de ma génération, était quelqu'un de superbe. Mon père aussi m'a beaucoup apporté. Il était un sage, quelqu'un de très humain, qui était entouré de fous, de drogués, de membres de l'élite et qui regardait tout le monde de la même façon et apportait à tous le même amour. Chaque fois que je veux bien faire, je pense à lui.»

Le dernier livre que vous avez lu?

«Le cinquième accord toltèque, de Don Miguel Ruiz.»

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