Oubliez les contes de fées. Aujourd'hui, de moins en moins de couples se rencontrent, se marient, vivent heureux et font beaucoup d'enfants.

Un enfant sur deux vit désormais dans une famille dite «non traditionnelle»: avec un père, sans mère; deux mères, pas de père; plein de demi-pères et demi-mères, etc. Disons qu'au-delà de l'union de fait, les arrangements «différents» ne manquent pas.

 

C'est aussi 13 scénarios tous moins traditionnels les uns que les autres que nous présentera Télé-Québec à l'automne, avec Toute une famille!, une nouvelle série documentaire réalisée par Sophie Lambert et narrée par l'humoriste Yvon Deschamps.

«J'ai voulu placer la famille dans son contexte actuel, a expliqué au lancement cette semaine la documentariste Sophie Lambert. Nous avons depuis des millénaires le même modèle, avec les mêmes rôles typiques: le père chasseur pourvoyeur d'un côté, et la mère au foyer, avec ses enfants, de l'autre. Or, depuis 40 ans, il y a eu beaucoup de chamboulements.» Non seulement les femmes travaillent, les couples se séparent, mais les homosexuels peuvent aussi adopter, l'insémination artificielle est ouverte aux couples lesbiens. Après avoir été essentiellement subie, la famille, désormais, se choisit.

L'équipe a donc rencontré 13 familles «non traditionnelles»: des mères colocs, une famille recomposée, un couple lesbien, un couple gai, un couple séparé sous un même toit, etc. Chaque fois, l'équipe a passé près d'une semaine avec la famille, voyageant entre son quotidien à la maison, l'école, la ruelle et le travail. Objectif? Illustrer ses journées, qu'il s'agisse des repas, du dodo, des devoirs, des conflits ou des réconciliations. Laisser les membres s'exprimer, réfléchir à leur statut, leurs modèles, mais aussi se questionner et se confronter aux préjugés.

Dans le premier épisode, Les Colocs, une fillette présente sa famille: d'abord sa mère, son demi-père, son père, sa coloc, sa soeur, sa demi-soeur, et son autre coloc... Dans cette «méchante galère» comme la qualifie à la blague Yvon Deschamps, où personne ne pense trop à l'avenir, c'est pourtant l'harmonie qui règne. Tout ce beau monde mange ensemble, dort parfois dans la même chambre, et se partage un répondeur avec un message long comme le bras. Une des mères, séparée, explique: «Je suis contente que mon fils vive dans une grande famille. C'est l'fun!» Une deuxième rajoute: «J'ai vécu un an seule avec ma fille, mais je n'en pouvais plus!» La troisième conclut: «La pression est forte pour vivre dans une famille nucléaire. Mais si ça ne fonctionne pas, il y a des alternatives.»

Le deuxième épisode, «Mes enfants, tes enfants, ma maison», est nettement moins gai. C'est la famille recomposée, avec toutes ses tensions, qui est ici présentée. Or, les chiffres sont sans équivoque: les enfants de ces familles sont trois fois plus susceptibles de voir leurs parents se séparer de nouveau. Les chiffres ne se démentiront pas: pardonnez que je vous vende la mèche, mais le couple, en plein tournage, a annoncé qu'il se séparait.

Et ce ne sera pas la seule surprise de la série, riche en rebondissements. Comme la vie, finalement.

Toute une famille!, à partir du mercredi 9 septembre, à 19h30, sur les ondes de Télé-Québec.