Vrai, bien des parents dans le besoin attendent, en vain, la place promise. Tous les parents? Une garderie unique en son genre fait des miracles.

Nancy Croussette est arrivée à Montréal en mai 2009. Seule, avec trois jeunes enfants sous le bras. Deux mois et demi plus tard, son aîné entrait à l'école. Ses deux petits, eux? Ils entraient à la garderie. Miracle? Opération du Saint-Esprit? Presque.

C'est que Nancy est allée cogner aux portes de la Petite Maison de la Miséricorde, un organisme communautaire dont la mission est justement d'accueillir et accompagner les femmes «chefes de familles monoparentales et leur enfant», et ce depuis plus de 30 ans. La maison de la rue Saint-Hubert, qui offre des ateliers sur la rupture, l'estime de soi, une popote, des sorties familiales et surtout un service d'accompagnement, a une garderie, La Rosée, qui s'inscrit également dans cette mission. Depuis 2006, la garderie est subventionnée. Nancy ne débourse donc que 7$, par jour et par enfant.

«Dans n'importe quelle autre garderie, je n'aurais jamais eu de place, c'est sûr! Si on n'est pas sur une liste, au moins deux ou trois ans, on ne peut pas avoir de place.»

Ses enfants sont d'abord entrés à temps partiel autre service unique offert ici pour leur permettre de s'adapter tranquillement à leur nouvelle vie. «Cela soulage, c'est sûr! Et ça soulage beaucoup de femmes!»

C'est que La Rosée a officiellement 34 places, dont trois places pour poupons. Mais dans les faits, beaucoup plus d'enfants passent ici. Parce que, justement, plusieurs places sont à temps partiel, «pour offrir du répit à un plus grand nombre de femmes», nous explique Michelle Pelletier, la directrice, en nous faisant visiter.

Mais La Rosée ne se compare à aucune autre garderie subventionnée, nuance-t-elle. Vrai, il n'y a que quelques noms sur la liste d'attente. Mais c'est que les enfants qui viennent ici sont ceux et uniquement ceux des mères qui sont également encadrées par la Maison. «Les femmes qui viennent ici ont d'autres besoin. Elles vivent une réalité de monoparentalité qui peut amener différentes difficultés auxquelles la Maison peut répondre. Souvent, leur premier besoin, ce n'est pas la garderie, c'est le soutien!»

C'est ainsi qu'en entrant, à côté du vestiaire coloré et des petites bottes bien rangées, une affiche annonce l'horaire du prochain cours d'autodéfense. À l'étage, une «halte amitié» permet aux mères d'échanger en prenant un café. «Nous offrons un milieu de vie. Et un de nos services, c'est la garderie.»

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64% des parents resteraient à la maison en échange d'une contribution gouvernementale de 156$.*

60% des parents jugent qu'une personne qui reste à la maison avec son enfant n'est pas «hypothéquée» socialement.

73% des parents aimeraient pouvoir recourir à des services de garde alternatifs, aux mêmes conditions que les garderies subventionnées à 7$.

84% des parents jugent qu'il est important d'avoir accès à une garderie subventionnée à temps partiel.

Source: Léger Marketing