Une poignée de parents d'enfants «déscolarisés» militent pour la reconnaissance d'une «école libre» à Montréal.

Il existe plusieurs écoles libres aux États-Unis, en Ontario et en Colombie-Britannique. Mais pas au Québec. Par école libre, on entend ici une école qui partage la philosophie de John Holt et de l'unschooling, donc sans classes, programme, examens ni matière prédéterminée. Ce sont plutôt les enfants, comme à l'école libre de Brooklyn, qui déterminent leur horaire, leurs règles et façons de faire, ensemble, démocratiquement.

Ce sont d'ailleurs surtout des mères qui voient l'intérêt d'une telle école. Car même si la déscolarisation de son fils Loïc, aujourd'hui âgé de 14 ans et passionné de philosophie, d'histoire et de violon, a été «l'expérience la plus signifiante de sa vie», Marike Reid-Gaudet ne le cache pas. Si elle milite aujourd'hui pour la reconnaissance d'une école libre, c'est aussi parce qu'il y a eu un prix à payer: elle a dû arrêter de travailler.

«D'où l'intérêt d'une école! dit-elle. Ce serait un avantage indéniable pour les familles. Parce que ce sont surtout les mères qui s'occupent de l'unschooling. Au Québec, ce sont encore les hommes qui ont les plus gros salaires. La femme se sacrifie.»

Au Canada, on estime que 80 000 enfants reçoivent leur enseignement à la maison. Aux États-Unis, ce chiffre oscille entre 1,1 million et 2,1 millions (selon que l'on se fie aux chiffres officiels ou aux estimations des différentes associations). Ce chiffre inclut toutes les formes d'enseignement à domicile, y compris la plus marginale, l'unschooling.