La semaine dernière, ma chronique portait sur le trouble de l'opposition. Certaines personnes m'ont écrit en disant que le sujet était intéressant, mais qu'ils étaient restés sur leur faim, puisque je conseillais aux parents dont l'enfant semble souffrir de ce trouble de consulter, plutôt que de donner des solutions concrètes.

J'aimerais remercier les gens qui m'ont fait ce commentaire, et les rassurer en précisant que bien souvent, le simple fait de pouvoir bien identifier une problématique chez son enfant, d'en reconnaître les symptômes et de savoir qu'il faut consulter peut déjà soulager et guider beaucoup de parents.

Cette critique constructive m'a tout de même permis de réfléchir au fait que bien que tous les enfants ne souffrent pas du trouble de l'opposition, les solutions qui s'appliquent habituellement à ce trouble peuvent tout de même servir à tous les parents. J'ai donc décidé d'approfondir cette chronique en y développant une suite...

Mais avant de proposer les solutions, permettez-moi de résumer le contenu de la chronique de la semaine dernière, pour ceux qui ne l'auraient pas lue... Plusieurs parents sont surpris lorsque leur enfant défie leur autorité, parce qu'ils s'attendent à ce qu'il respecte les consignes de façon automatique ! En fait, il peut être normal qu'un enfant fasse l'essai une ou deux fois de défier l'autorité, mais lorsque cette attitude devient quotidienne et qu'elle affecte son fonctionnement général, cela peut signifier qu'il a développé un trouble de l'opposition.

Les symptômes

- Perd le contrôle de sa colère

- S'obstine et argumente avec les adultes

- Défie les consignes et les règlements

- Ennuie délibérément les autres

- Blâme les autres pour ses erreurs ou ses mauvais comportements

- Est facilement dérangé par les autres

- Est souvent irrité

- Est souvent rancunier

Lorsqu'un enfant développe ce trouble, il en résulte souvent une relation très négative avec ses parents. En fait, on voit souvent apparaître un cercle vicieux où parce que l'enfant s'oppose, le parent devient plus stressé, émotif et colérique. Ces émotions peuvent amener le parent à devenir moins constant dans ses interventions. Ainsi, son autorité perd de la crédibilité aux yeux de l'enfant, qui s'oppose alors de plus belle.

La principale solution à ce problème est de faire en sorte que l'enfant regagne sa confiance et son respect envers l'autorité. Pour ce faire, les parents doivent tenter de rétablir une relation positive avec leur enfant et développer un style d'éducation positif. Par exemple, ils peuvent prévoir de faire régulièrement des activités agréables et d'avoir des moments de rapprochement avec l'enfant. Les parents doivent également intégrer le renforcement positif dans leur style d'éducation, au lieu de seulement anticiper les «mauvais coups» et de se préparer à punir l'enfant. Même lorsque les parents ne voient que du négatif chez l'enfant, ils doivent faire l'impossible pour tenter de le surprendre en flagrant délit de bon comportement !

Il est important que les parents sachent comment donner une consigne de manière efficace. Premièrement, avant de donner la consigne, il faut être certain de vouloir la faire respecter jusqu'au bout. Ensuite, les parents doivent adopter un ton clair, positif et directif ; en évitant de formuler les consignes sous forme de questions (ex. : est-ce que tu voudrais...). Il est important de donner une seule consigne à la fois, en s'assurant d'avoir un bon contact visuel avec l'enfant. Il peut être utile d'éliminer les distractions avant de donner une consigne (ex. : demander à l'enfant d'éteindre la télé ou son jeu vidéo). Les parents peuvent même demander à l'enfant de répéter la consigne pour s'assurer qu'il a bien compris. Ainsi, on évite de se mettre en colère contre l'enfant qui n'écoute pas parce qu'il n'était pas attentif ou parce qu'il n'avait pas compris.

Les parents dont l'enfant souffre d'un trouble de l'opposition sévère et qui prennent la décision de consulter un psychologue (service de référence de l'Ordre des psychologues du Québec : 1-800-561-1223) pourront être soutenus dans l'application de ces interventions. De plus, le psychologue pourra les aider à développer des stratégies visant à éviter de donner de trop nombreux avertissements avant une conséquence. Il aidera les parents à établir leurs attentes envers leur enfant, à prévoir des conséquences raisonnables pour le non-respect des consignes et des renforcements positifs efficaces pour les bons comportements. Des psychologues encourageront les parents à établir un système de jetons, selon laquelle la conduite de l'enfant fera en sorte qu'il gagnera ou perdra des jetons.