Statistiques Canada publie aujourd'hui une étude qui confirme une tendance observée ces dernières années : entre 1986 et 2006, la proportion de nouvelles mères entre 40 et 44 ans a doublé.

Au dernier recensement, 9% des femmes de 40 à 44 ans avaient au moins un enfant d'âge préscolaire. Cette donnée a piqué la curiosité de chercheurs, qui se sont penchés sur les motifs derrière cette hausse.«Un des facteurs importants dans cette tendance, c'est la hausse de la scolarité des femmes. Il y a un impact direct», explique Mireille Vézina, sociologue et co-auteur de l'étude.

Ainsi, au cours de la même période, le nombre de femmes titulaires d'un diplôme universitaire a plus que doublé (de 11 à 23% entre 1986 et 2006).

Nathalie Lacelle, professeure à l'Université du Québec à Trois-Rivières, fait partie de ces femmes qui, après de longues études, a retardé la venue d'un enfant. Elle a accouché d'un garçon le 22 septembre 2008... et remis une thèse de doctorat six mois plus tard.

À 38 ans, il n'était pas question pour elle de mettre en suspens plus de cinq ans de recherches en didactique du français.

Dans l'étude publiée aujourd'hui, Statistiques Canada précise que les professions où l'on trouve la plus grande proportion de nouvelles mères au début de la quarantaine sont celles qui demandent le plus haut niveau d'études : dentiste, vétérinaire, juge, avocate, notaire et, en tête de tous les métiers, médecin.

Un an après avoir accouché, Nathalie Lacelle confie que cette période a été «comme un tourbillon», même si elle se dit très heureuse. À près de 40 ans, a-t-elle constaté, il y a très peu d'insouciance autour de l'arrivée d'un enfant.

«Le plus gros défi de la maternité tardive, c'est de maintenir une grande carrière, dit-elle. On voudrait être à 100% au travail, être aussi performante même avec des enfants. C'est parfois difficile. À 25 ans, tu n'as pas encore connu ce niveau de performance-là.»