John Galliano a lancé dimanche ses nomades dans un trek ethnique avec des chaussures de montagne à talons aiguilles, tandis que Givenchy proposait dans la soirée des transparences troublantes et des vêtements semblant inviter à l'effeuillage.

Riccardo Tisci, pour la maison française, a créé des pantalons hauts et des jupes avec des pans ouverts sur le ventre, portés sur des dentelles fines. Des robes du soir noires se rabattent aussi sur la poitrine d'un côté, révélant une épaule sous un voile translucide.

Sur une robe noire, la transparence est placée tout le long du corps, sur les côtés, tandis qu'une mini-robe rouge présente aussi des plis dans le dos, s'ouvrant sur une dentelle de la même couleur.

Plusieurs modèles portent des pulls chinés gris aux motifs savoyards, renvoyant à l'univers des sports d'hiver, dont l'un se compose de deux battants ouverts sur la poitrine mais avec le même tissu en dessous.

Certains mannequins, rouge à lèvres vermillon et chaussées de bottines haut perchées, portent un ruban noir autour du cou qui s'attache derrière leurs cheveux.

Curieusement, quelques hommes en noir se mélangent aux femmes, chaussés de sandales monacales.

La marque Céline, et sa styliste Phoebe Philo, ont présenté une collection classique et élégante, mariant souvent le bleu marine et le noir, dont les mannequins semblaient prêtes à quitter la passerelle pour retrouver la rue.

Sur des lignes épurées et féminines, elle mélange aussi les matières, comme cette robe sans manches en cuir noir, dont la partie jupe est faite de tweed bleu scintillant.

John Galliano avait lancé sa tribu d'aventurières «à la recherche de terres nouvelles». Coiffées de chapeaux camouflage, elles enfilent des couches successives pour se protéger des éléments: jupes sur sarouels, vestes brodées aux manches en fourrure et de grosses ceintures sur les hanches.

Le soir, ces princesses se glissent dans de longues robes transparentes et colorées, brodées de fourrure ou d'argent.

La collection Sonia Rykiel invite au confort, avec des manteaux larges et enveloppants et de la maille douce. En beige, gris clair, «nude», marron et kaki, les mannequins arborent un pompon géant sur le côté de la tête.

Tout a l'air chaud et doux. La collection revisite les codes de la maison: strass sur du noir, rayures de couleur mais de largeurs irrégulières, pulls tuniques.

Karl Lagerfeld, le styliste de Chanel, a présenté sa propre collection pour l'hiver prochain, jeu de contrastes entre le mat et le brillant.

À dominante de noir, il décline un simili vinyle en pantalons cigarette se terminant au-dessus de la chaussure, avec un zip sur le côté, presque comme une guêtre, mais aussi en jupes, qu'il superpose d'ailleurs volontiers sur les pantalons. Il s'agit d'une «nouvelle matière enduite de vernis, fluide et qui respire», précise le couturier en coulisses.

Après la manifestation anti-fourrure de la veille, une jeune fille au visage caché a dénoncé l'anorexie encouragée, selon elle, par le milieu de la mode: allongée à même le sol devant l'entrée d'un défilé, elle a grelotté un long moment au-dessus d'une pancarte affirmant «La taille zéro tue».

Pendant le week-end, des invités sont venus aux défilés avec leurs enfants, provoquant parfois des situations cocasses. Comme cette petite fille de 4 ans, debout au premier rang, paraissant obnubilée par le spectacle jusqu'à ce qu'elle décrète, solennelle: «C'est moche!».