Après les rottweilers aboyants de la dernière saison, Givenchy a retrouvé vendredi une douceur olive ou amande avec un motif récurrent d'insecte-fleur exotique, sur fond musclé de hip hop, tandis qu'Yves Saint Laurent présentait un vestiaire sobre et ultra-chic aux détails ouvragés.

Sous le regard attentif des rappeurs américains Kanye West et Usher, l'Italien Riccardo Tisci réussit à faire porter des jupes à ses modèles costauds aux peaux cuivrées, mâchoires carrées et casquettes, sans leur enlever une once de virilité. Plissées derrière, ces jupes-kilts se portent avec des marcels aux découpes originales, T-shirts ou chemises.

Un motif jungle, entre palmiers ou ces fleurs appelées oiseaux, mais qui peut évoquer aussi une libellule, se décline sur un vert olive, plus lumineux qu'un kaki, parfois même avec des paillettes. En costume «total look» avec pantalon, jupe ou bermuda.

Les mannequins, portant de larges boucles d'oreille dorées comme un petit os traversant le lobe, sont chaussés de larges sandales vernies façon plastique. Des pulls adoptent des courbes arrondies, dévoilant le bas du dos ou le ventre, mais portées sur une chemise.

Le Belge Kriss Van Assche, et l'Italien Stefano Pilati pour Yves Saint Laurent, ont proposé un vestiaire fonctionnel et moderne, pour des hommes décidés et urbains.

Plus habillé chez Saint Laurent bien sûr: la collection, dominée par le marine et beige, décline des vestes militaires, pantalons et bermudas aux finitions subtiles. De très chics costumes, portés sur des bottines vernies noires, et beaucoup de bleu assorti au noir.

Certains pantalons, pourtant étroits, présentent de larges poches sur les côtés et toute une série de pièces se distinguent, outre leur coupe, par un motif de tressage dont les lanières dépassent parfois.

Kriss Van Assche, qui est aussi le styliste de Dior Homme dont le défilé est prévu samedi, a proposé dans l'après-midi les vêtements de sa propre ligne, sobre et rigoureuse: vestes au col relevé et pantalons courts, avec petit ourlet, sur bottines.

Ses modèles, en chapeaux noirs et verres fumés, ont décliné toutes les densités de gris, puis des costumes crème tranchant sur le blanc impeccable des chemises. Les pantalons sont souvent larges et le streetwear chic se fait presque sport avec un jersey souple, entre caleçon long et bas de survêtement.

Exit le fonctionnel qui se vendra bien en boutique avec le défilé Walter Van Beirendonck qui, fidèle à sa réputation, fait exploser des couleurs acidulées ou guimauve, jouant l'humour et la fantaisie avec une certaine poésie devant un public d'aficionados.

Le créateur barbu, qui fera l'objet d'une exposition à Anvers en septembre, fait apparaître un premier modèle maquillé de turquoise du torse jusque sous le regard, en veste sans manche et longs gants en cuir multicolore à la Rita Hayworth. Un peigne est resté coincé dans la laque de sa banane.

Orange, vert menthe, rose bonbon ou bleu ciel, les motifs géométriques osent le mélange. Des chemises et quelques pulls semblent lacérés et de volumineux sacs évoquent la forme de nuages. Pour le final débarquent de drôles de créatures mi-arbre mi-Barbapapa, des formes arrondies en fleurs de tulle, sans visage, dont dépassent deux jambes qui avancent d'un pas mécanique.