Avec le deuxième défilé de sa carrière, présenté hier au Marché Bonsecours, le créateur d'origine vietnamienne Duy s'impose déjà comme l'une des valeurs sûres de cette Semaine de mode de Montréal. Après un détour du côté de Londres et de Paris, histoire d'explorer de nouveaux horizons à l'issue de sa formation au collège LaSalle, il a collaboré avec de grandes marques commerciales avant de fonder sa propre griffe.
Pour le cru hivernal 2012-2013, le créateur signe une collection particulièrement réussie, intitulée Vesper - du nom de ces fleurs qui s'épanouissent la nuit. «J'adore les volumes à la Cristobal Balenciaga, couturier de génie, ses créations étaient des modèles de perfection!», s'exclame celui qui a pour obsession «des épaules parfaitement dessinées et le souci permanent d'une couture bien faite».
La première silhouette du spectacle en témoigne: ce smoking-pantalon revisité à la queue de pie volantée et surdimensionnée est un incontournable du genre. L'ensemble des silhouettes confirme la signature Duy: l'élégance à tous les étages. Une tunique noire dévoilant monts et merveilles associée à un pantalon en laine couleur prune et une micro robe crinoline en lurex découpant une taille de guêpe sont autant de délicieuses révélations.
«J'aurais aimé devenir architecte et finalement, je suis couturier», confie le designer. Ceci expliquant cela, rien d'étonnant à ce que les lignes et volumes de ses modèles soient si travaillés. Pour parachever cette idée de chic, qui s'impose partout, le bleu nuit se marie au noir, des touches de prune et de vert forêt émaillent cette garde-robe parfaitement dans le coup et portable, ce qui en fera un argument commercial percutant.
On ne passera pas non plus sous silence l'indiscutable qualité des matières, majoritairement importées d'Europe: laine, soie, lurex, cuir et mouton renversé qui domine cette mouture irrésistiblement féminine.