Les chefs et restaurateurs montréalais découvrent les possibilités de Twitter. Ils l'utilisent avant tout à des fins professionnelles, pour faire la promotion de leur restaurant, pour partager des recettes et photos avec leurs clients et collègues, bref, pour mettre l'eau à la bouche. Nous avons demandé à quelques chefs twitteurs ce qui les attirait vers ce média social. Ils nous ont concocté des mini-recettes très estivales en 140 caractères.

Marc-André Royal, chef-propriétaire du restaurant Le St-Urbain, s'est abonné à Twitter il y a environ six mois. Il y annonce de nouveaux plats, donne des nouvelles sur le monde du vin. Récemment, il a même publié une offre d'emploi afin de recruter un nouveau chef en pâtisserie.

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Déjà, il voit beaucoup de retombées de ses activités sur le web. «Les foodies, par exemple, aiment bien avoir un accès privilégié au chef, raconte Marc-André. Parfois, ils m'annoncent sur Twitter qu'ils s'en viennent au resto. Si je suis là, je vais venir leur dire un petit bonjour ou leur offrir l'apéro. Ce sont des gens qui diffusent l'information. Il y a parfois plusieurs centaines de personnes qui les suivent. Avec ça, je n'ai même pas besoin de faire de publicité.»

La plupart des chefs s'entendent pour dire que Twitter est un outil merveilleux pour se tenir au courant de se qui se passe dans le milieu de la restauration, ici comme ailleurs. La plupart d'entre eux suivent leurs collègues québécois, mais aussi leurs collègues américains et européens. C'était d'ailleurs pour lire les tweets du restaurant Alinea que le chef pâtissier Patrice Demers s'est d'abord intéressé au média social. Le restaurant de Chicago a toutefois cessé ses activités sur Twitter depuis.

Le pâtissier du Newtown n'a lui-même pas été très actif dernièrement, mais il s'apprête à reprendre le clavier sous peu, puisque son partenaire d'affaires et de bonne chère Marc-André Jetté et lui ouvriront un nouveau restaurant à l'automne, dans la portion Est du Vieux-Montréal. «Au cours des prochaines semaines, je vais m'y mettre plus assidûment, pour tenir les gens au courant des développements de notre nouveau projet.»

Son ancienne stagiaire et collègue, Michelle Marek, tente de mettre l'eau à la bouche des potentiels clients du Laloux, où elle travaille. L'inverse est aussi vrai. «Je travaille cinq soirs par semaine, donc je n'ai pas souvent la chance de sortir pour voir ce qui se passe dans les restaurants. Au moins, sur Twitter, je vois ce que les autres font et ça facilite mon choix quand vient le temps de faire une rare sortie.»

Matthieu Bonneau est un des trois copropriétaires de L'Emporte-pièce, traiteur pour emporter. Trois mois avant l'ouverture de son commerce, il a commencé un blogue et s'est inscrit sur Twitter. «Plusieurs blogueurs et twitteurs nous ont donné des conseils sur le design de l'espace, sur le logo.» Il ne se limite pas à écrire sur la cuisine. Il commente l'actualité et essaie de «positionner la culture d'entreprise».

Bientôt, celui qui a étudié la publicité à l'Université de Montréal compte faire un souper qui mettra Twitter à contribution de manière inusitée. «C'est un peu risqué comme projet, avoue-t-il, mais je pense que les gens se sentiront peut-être plus à l'aise de critiquer la bouffe sur Twitter que de vive voix.»

Inscrit sur Twitter depuis seulement un mois, Éric Girard, copropriétaire de la petite mine d'or qu'est la pâtisserie Olive & Gourmando, dans le Vieux-Montréal, constate déjà l'efficacité du média social. «Il y a deux semaines, nous avons annoncé une primeur, le Gustavo sandwich, qui a connu le meilleur départ pour un nouveau produit.» Olive & Gourmando compte donc s'exprimer régulièrement en 140 caractères au cours des prochains mois, pour révéler quelques scoops bien doux à ses fidèles clients. À suivre... sur Twitter.