C'est ce que laissent croire les résultats d'un sondage maison réalisé la semaine dernière auprès de 1346 internautes sur Cyberpresse. Neuf répondants sur dix croient que l'amour peut durer toujours et la moitié accordent beaucoup d'importance au romantisme. Fêteront-ils pour autant la Saint-Valentin? Rien n'est moins sûr.

«On dit croire que l'amour peut durer toujours, mais la réponse est d'abord empreinte de notre désir d'y croire, bien plus qu'une analyse intellectuelle, indique Rose-Marie Charest, présidente de l'Ordre des psychologues du Québec. On a tous vu des couples qui durent.» Plus on est jeune, plus on y croit, selon notre sondage.

Hommes et femmes sont surtout séduits par la personnalité (55%) et l'intelligence (12%) de leur partenaire. Les femmes apprécient aussi l'humour (9%), tandis que les hommes ont un faible pour le style (11%) et la sensualité (10%) de leur tendre moitié.

La moitié des répondants (47% des hommes et 46% des femmes) accordent beaucoup d'importance au romantisme. La majorité des femmes ont d'ailleurs déjà reçu des fleurs de leur conjoint (72%), un massage attentionné (62%) ou dégusté un souper aux chandelles préparé par l'être aimé (58%). Quant aux hommes, 63% d'entre eux ont dégusté un souper aux chandelles concocté par leur douce moitié, 57% ont reçu un message attentionné et 36% ont été invités à une escapade romantique.

Pourtant, célébrer la Saint-Valentin est essentiel pour seulement 8% des internautes. Tout de même 42% des répondants croient qu'il est «important» de le faire. «C'est difficile de passer à côté, on nous submerge de publicités et de produits, souligne Rose-Marie Charest. Il y a un mouvement de foule. Ce n'est pas essentiel, mais ça semble apprécié.» Entre les devoirs des enfants, la brassée de lavage et les longues heures de travail, on arrive même à s'offrir des moments en tête-à-tête plusieurs fois par semaine. C'est le cas du tiers des 35 à 44 ans, majoritairement parents, et près de la moitié (43%) des 18 à 34 ans, peu nombreux à avoir des enfants. La proportion est légèrement plus élevée (52%) chez les gens en couple depuis moins d'un an. «C'est frappant, malgré le rythme de vie effréné, la majorité des couples s'accorde un moment intime presque tous les jours», dit Rose-Marie Charest, dont le livre La dynamique amoureuse est sorti en format poche lundi dernier.

La clé d'un couple durable? La complicité (32%) et la communication (25%), ont répondu les internautes. La sexualité épanouie (9%) arrive au cinquième rang, derrière les projets communs (17%) et le partage des mêmes valeurs (15%). «Quand on pense que l'amour peut durer toujours, on a en tête un parcours de relation, pas juste l'intensité de la passion.» Si la durabilité d'un couple n'est pas fondée sur une sexualité épanouie, faire l'amour reste l'activité de couple préférée du tiers des répondants, devant les voyages (23%) et les sorties (20%). Les 65 ans et plus font exception et préfèrent les sorties (30%) et les voyages (22%). «Le sexe comme source de plaisir, c'est dur à battre! dit Mme Charest. Faire la cuisine est agréable, mais a-t-on autant de plaisir à battre des oeufs qu'à faire l'amour? Le sexe, en intensité de plaisir, surpasse toutes les autres activités. Il contribue à la vie amoureuse, mais c'est loin d'être l'élément clé d'une relation durable.» Qu'est-ce qui mettrait irrémédiablement fin à votre couple? L'infidélité, ont répondu 52% des femmes et 35% des hommes. Viennent ensuite par ordre les querelles fréquentes, une sexualité déficiente voire inexistante, la routine, l'absence de romantisme et l'infertilité. À noter: une femme sur trois dit avoir déjà été infidèle, contre 41% des hommes.

«Le respect de l'autre permet souvent de faire survivre le couple malgré les difficultés rencontrées. C'est très documenté par la recherche», souligne Mme Charest. Un bouquet de fleurs avec ça? Pourquoi pas!