Une équipe de chercheurs américains a révélé dans une étude parue jeudi qu'une substance médicamenteuse nommée salinomycine s'attaquait efficacement aux cellules souches qui propagent les tumeurs cancéreuses malignes et résistent aux traitements habituels.

Les scientifiques, issus de plusieurs instituts de recherche, ont publié les résultats de leur découverte, effectuée sur des souris, dans le magazine américain Cell. «Nous avons de plus en plus de preuves que les cellules souches cancéreuses sont à l'origine de la résistance de nombreuses tumeurs» malignes aux traitements, a indiqué Robert Weinberg, membre du Whitehead Institute for Biomedical Research, et co-auteur de l'étude.

Les cellules souches cancéreuses sont des composantes peu nombreuses mais particulièrement agressives des tumeurs. Elles propagent de nouvelles tumeurs dans l'organisme, et sont résistantes aux chimiothérapies et radiothérapies. De ce fait, elles constituent des cibles privilégiées dans le traitement des patients.

«De très nombreux traitements éliminent le gros de la tumeur, mais celle-ci renaît peu après», a observé un autre co-auteur, Eric Lander, directeur du Broad Institute, dont les laboratoires se trouvent au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et à l'université d'Harvard (nord-est des Etats-Unis).

Or, après avoir testé quelque 16.000 produits, les chercheurs ont découvert que la salinomycine avait la capacité de s'attaquer durablement aux cellules souches cancéreuses.

Dans le cas du cancer du sein, la salinomycine permet de réduire la quantité de cellules-souches cancéreuses de 100 fois par rapport au traitement à base de paclitaxel, une molécule communément utilisée dans le traitement des cancers.

Chez les souris, la salinomycine permet aussi de juguler la propagation de nouvelles tumeurs par les cellules cancéreuses et de freiner la croissance des tumeurs existantes.

«Nous ignorions s'il existait une substance qui tue les cellules souches cancéreuses», a dit Piyush Gupta, l'un des principaux auteurs de l'étude, lui aussi chercheur au Broad Institute. «Nous avons prouvé que c'est le cas», a-t-il ajouté.

Les chercheurs ignorent toutefois le mode opératoire de la salinomycine. Un certain nombre de tests devront encore être effectués avant une éventuelle application chez l'homme.