Un nouveau traitement du comportement visant des enfants autistes dès l'âge de 18 mois a permis de nettement améliorer leur quotient intellectuel et leur capacité de s'exprimer et de communiquer socialement, selon une recherche publiée lundi.

«Il s'agit de la première étude contrôlée d'une thérapie intensive ciblant des enfants autistes ayant moins de deux ans et demi», souligne Geraldine Dawson, professeur de psychologie à l'Université de Washington à Seattle (nord-ouest), principal auteur de ces travaux parus dans la version en ligne du journal Pediatrics.

«Etant donné que l'Académie américaine de pédiatrie recommande que tous les enfants de 18 à 24 mois soient testés pour l'autisme, il est essentiel que nous puissions offrir aux parents des thérapies efficaces pour ces enfants», ajoute-t-elle dans un communiqué.

«En commençant des thérapies dès que le jeune enfant est diagnostiqué, nous espérons optimiser l'impact de ces interventions», a dit cette psychologue.

Cette approche baptisée «Early Start Denver Model» combine des méthodes d'enseignement fondées sur l'analyse du comportement appliqué (en anglais Applied Behavior Analysis ou ABA) à des techniques visant à développer une relation avec l'enfant.

L'ABÀ est un champ d'étude issu de la psychologie comportementale qui donne de bons résultats dans de nombreux domaines de traitement.

Bien que des études précédentes eurent montré l'utilité d'interventions précoces auprès des autistes à l'école maternelle, des thérapies visant des enfants encore plus jeunes commencent tout juste à être testées, notent les auteurs des travaux.

Cette recherche qui a duré cinq ans a porté sur 48 enfants autistes âgés de 18 à 30 mois sans autre problème de santé. Ils ont été séparés en deux groupes dont l'un a bénéficié de cette nouvelle approche à leur domicile durant des sessions de deux heures, cinq jours par semaines.

Le groupe témoin a été soumis aux programmes de thérapies habituelles dans des établissements spécialisés.

À la fin de l'étude, les enfants traités selon le nouveau programme ont vu leur quotient intellectuel et leur capacité d'écoute et de compréhension orale progresser dans les deux cas de 18 points environ, contre quatre et dix points respectivement dans l'autre groupe, précisent les chercheurs.

Sept des enfants du groupe ayant bénéficié de la nouvelle méthode d'intervention ont même fait suffisamment de progrès pour que les médecins modifient leur diagnostic et ne les considèrent plus comme «atteints d'autisme» mais atteints d'un syndrome plus bénin de développement mental.

«Nous pensons que cette technique a permis au groupe d'enfants autistes en bas âge de faire beaucoup plus de progrès parce qu'elle comprend un enseignement soigneusement structuré combiné à une approche visant à développer la capacité à communiquer socialement», explique le Dr Sally Rogers, une psychiatre à l'Université de Californie (ouest) ) à Davis, co-auteur de l'étude, insistant sur l'importance de la participation des parents.

L'autisme est une pathologie résultant d'une anomalie neurologique durant la période de développement du cerveau dont l'origine reste indéterminée.

Ce syndrome apparaît au début de la vie et toucherait au moins une personne sur 1.000. Les garçons sont quatre fois plus affectés que les filles.