Les femmes québécoises ont tendance à penser que leur poids est normal même s'il est insuffisant, tandis que les hommes ne considèrent pas qu'ils ont un excès de poids même s'ils font de l'embonpoint. De plus, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à multiplier les tentatives pour perdre du poids et à aller jusqu'à utiliser une méthode représentant des risques pour la santé, révèle une vaste enquête sur la santé de l'Institut de la statistique du Québec.

Ainsi, sept femmes sur dix (70%) considèrent leur poids comme «normal» alors qu'il est «insuffisant». À l'inverse, plus de la moitié des hommes faisant de l'embonpoint (53%) ne s'estiment pas en excès de poids. On s'en doute, près de la moitié des femmes et seulement trois hommes sur dix ont rapporté avoir essayé de perdre du poids ou de le maintenir au cours d'une période de six mois, avec un régime, un programme amaigrissant ou, dans un cas sur dix, avec une méthode dangereuse pour la santé.

 

Ces données qui décortiquent la perception de la santé des Québécois ont été recueillies en 2008, auprès de 38 000 Québécois répartis dans 16 régions administratives. Elles serviront au gouvernement à cibler ses interventions en santé et permettront le suivi de l'état de santé de la population. Plusieurs aspects ont été scrutés: poids, dentition, santé mentale, blessures, drogue, comportements sexuels.

De manière générale, il appert qu'une personne sur dix, soit 11% des Québécois de 15 ans et plus, considère que leur santé est passable ou mauvaise. Chez les gens de 65 ans et plus, cette proportion grimpe à 22%. Toutes proportions gardées, les Québécois de 45 à 65 ans ont une bonne perception de leur santé, alors que seulement 22% d'entre eux ont déclaré avoir une santé passable ou mauvaise. En conséquence, plus de la moitié de la population (56%) considère sa santé comme «très bonne», voire «excellente».

Moins de Québécois édentés

L'Institut de la statistique du Québec a aussi consacré une vaste portion de son enquête à la santé buccodentaire. Fait intéressant, les femmes se brossent les dents plus souvent que les hommes. À ce chapitre, neuf femmes sur dix (88%) disent se brosser les dents deux fois par jour, tandis que cette proportion passe à 69% chez les hommes. Les femmes sont aussi championnes quand vient le temps d'utiliser la soie dentaire (42% comparativement à 25% pour les hommes).

La bonne habitude de se brosser les dents régulièrement décroît toutefois avec l'âge: la proportion passe de 84% chez les jeunes de 15 à 24 ans à 71% chez les 65 ans et plus. Mais de façon générale, on peut considérer que les Québécois de 15 ans et plus se brossent les dents (ou les prothèses) au moins deux fois par jour.

On y apprend ensuite que le nombre de Québécois complètement édentés (9%) a connu une diminution considérable, en comparaison avec des anciennes données émanant d'un sondage en 1993 qui démontraient que 38% des gens de 65 ans et plus n'avaient plus de dents. Fait à noter, la proportion des gens édentés de 35 à 44 ans est de 1,1% aujourd'hui, comparativement à 14% en 1993.

Chantal Galarneau, dentiste-conseil auprès de l'Institut national de santé publique (INSPQ) qui a collaboré à l'enquête, explique qu'il est trop tôt pour faire des hypothèses expliquant l'écart entre les hommes et les femmes en matière de santé buccodentaire. «Les écarts ne sont pas uniques à la santé buccodentaire, fait-elle remarquer. Il faut analyser nos messages de promotion et de prévention de la santé.»

D'autre part, l'Institut de la statistique du Québec a compilé les données selon les régions, mais n'a pas établi de comparatif pour savoir, par exemple, si les gens de Montréal se brossent davantage les dents que ceux de Québec. Ou encore pour savoir si les hommes sont plus nombreux dans les grands centres que dans les régions éloignées à trouver leur tour de taille normal malgré un embonpoint évident.