L'alcool et le tabac ne sont pas les seuls facteurs environnementaux qui influent sur la santé du bébé dans le ventre de sa mère.

Cet automne, une étude finlandaise a conclu que la saison à laquelle une femme tombe enceinte peut jouer sur le risque d'allergie alimentaire. Et des chercheurs tentent de discerner si l'alimentation influe sur la santé et le sexe d'un futur bébé, en se basant sur des études dans le monde animalier qui montrent que, en temps de disette, il naît plus de femelles que de mâles.

L'étude finlandaise, publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health, montre que la réponse allergique à certains aliments triple quand le bébé a été conçu en hiver, par rapport à un bébé conçu à la fin de l'été. Par ailleurs, une étude britannique controversée, publiée en 2008, affirmait que les femmes qui sautent le petit-déjeuner pendant leur grossesse pour ne pas prendre trop de poids ont 20% plus de chances d'avoir une fille qu'un garçon.

L'étude finlandaise est la plus solide, selon deux médecins de l'Université McGill. «C'est une information importante pour la compréhension des impacts environnementaux sur les allergies alimentaires, qui sont probablement réels», explique Christine McCusker, infectiologue à l'Hôpital général de Montréal pour enfants. «Ce n'est en revanche pas la preuve qu'un premier trimestre au début du printemps augmente le risque d'allergie alimentaire. Le test qu'ont utilisé les chercheurs est la présence d'antigènes. C'est moins fort que le test cutané de sensibilisation.»

L'étude britannique sur le sexe et l'alimentation, publiée en 2008 par la Société royale, a été discréditée en 2009 par une critique publiée dans le même journal par un statisticien américain, Stanley Young, de l'Institut de sciences statistiques en Caroline-du-Nord. M. Young explique que, si on fait des centaines de tests, on obtient nécessairement des associations statistiques. Pour démontrer ce principe, l'un des étudiants de M. Young a déjà fait le lien entre certaines maladies et le signe astrologique. Michael Kramer, spécialiste en épidémiologie périnatale à l'Hôpital général de Montréal pour enfants, confirme l'analyse de M. Young.

La biologiste de l'Université d'Exeter qui a publié l'étude de 2008, Fiona Mathews, estime que les modèles animaux, dont une étude sur la souris publiée au début de l'année dans Proceedings of the National Academy of Sciences, confirment la validité de son étude. Elle ajoute que M. Young a surestimé le nombre de tests qu'elle a faits: pour arriver à un total de 260 tests, il a compté les tests qu'elle avait faits au premier et au deuxième trimestre, alors que son étude ne se concentre que sur le premier trimestre, là où les risques de fausse couche sont plus élevés. L'alimentation affecterait le rapport garçon-fille par le biais des fausses couches.