Pour éviter que les jeunes Canadiens amateurs de boissons énergisantes ne consomment sans le savoir trop de caféine ou de vitamines, Santé Canada a modifié aujourd'hui, les règles d'étiquetage de ces produits. Dorénavant, les boissons énergisantes ne seront plus considérées comme des produits naturels, mais bien comme des aliments à part entière. Les tableaux complets affichant la valeur nutritive du produit devront maintenant se trouver sur les canettes. L'Agence canadienne d'inspection des aliments sera également responsable de la surveillance de ce marché, en pleine croissance en Amérique du Nord.

Le taux de caféine dans les boissons énergisantes sera maintenant limité à 180 mg par canette, soit l'équivalent d'un café moyen. Les contenants, qui doivent déjà porter une mention précisant les groupes à qui une haute teneur en caféine est déconseillée (enfants, femmes enceintes ou allaitant), devront aussi présenter une mention disant qu'il est déconseillé de consommer le liquide avec de l'alcool. La teneur exacte en caféine devra aussi être indiquée.

«En tant que parent, je dois avoir accès à toute l'information pertinente pour aider ma famille à prendre les bonnes décisions concernant ce que nous mangeons et buvons, a déclaré la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq. Je crois que les changements annoncés aujourd'hui seront très utiles aux parents d'adolescents qui consomment des boissons énergisantes.»

Les fabricants devront aussi s'assurer que les «types et les proportions de vitamines et de minéraux soient sécuritaires», écrit Santé Canada dans un communiqué. Et ils seront tenus de déclarer à Santé Canada tout problème de santé associé à leurs produits qui aurait été signalé par un consommateur.
L'industrie aura entre 18 et 24 mois pour effectuer ces changements.

Au cours des dernières années, les ventes de boissons énergisantes n'ont cessé d'augmenter au pays. Aujourd'hui, on compte environ 300 variétés de ces produits en Amérique du Nord.


Bien accueillie

L'annonce de Santé Canada a été bien accueillie par différentes associations. L'Association pour la santé publique du Québec s'est entre autres réjouie de la décision de limiter la dose de caféine pouvant être contenue dans chaque boisson. «Puisqu'un apport en caféine supérieur aux limites recommandées peut entraîner l'apparition d'effets indésirables allant de la simple nausée jusqu'aux problèmes cardiaques graves, il s'agit d'une bonne nouvelle dont l'objectif est de protéger la santé de la population», écrit l'organisme.

L'Association aimerait toutefois que d'autres mesures soient envisagées, comme l'interdiction de vendre des boissons énergétiques aux mineurs.

La directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids), Suzie Pellerin, estime quant à elle qu'il s'agit d'un «tournant». «Les boissons énergisantes sont des boissons sucrées au même titre que les boissons gazeuses et contribuent par le fait même au vaste phénomène de l'épidémie d'obésité. Il est temps que les consommateurs soient correctement informés sur la teneur en sucre et en caféine de ces produits», dit-elle.