Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV), transmis sexuellement et responsables de nombreux cancers utérins, s'est avéré efficace pour prévenir des infections et lésions anales pré-cancéreuses chez des hommes homosexuels, selon une étude clinique publiée mercredi.

Les résultats de cette étude clinique internationale, qui a porté sur 602 homosexuels de 16 à 26 ans dans sept pays (Australie, Brésil, Canada, Croatie, Allemagne, Espagne et États-Unis), montrent une protection du vaccin contre ces lésions variant de 50% chez ceux qui étaient déjà séropositifs pour des papillomavirus, à 77% pour les sujets séronégatifs à ces virus, comparativement au groupe témoin traité avec un placebo.

L'essai montre aussi que le risque d'une infection anale persistante avec les quatre souches du papillomavirus contre lesquelles le vaccin du laboratoire Merck, le Gardasil, est efficace (HPV-6, 11, 16 et 18), a été réduit de 59,4% chez les séropositifs et de 94,9% chez les séronégatifs.

Les chercheurs à l'origine de l'étude, qui paraît dans le New England Journal of Medicine du 27 octobre, soulignent que le vaccin n'a provoqué aucun effet secondaire grave.

«Le vaccin anti-papillomavirus est efficace pour réduire la fréquence d'infections anales persistantes et de lésions pré-tumorales de l'anus dues aux HPV-6, 11, 16 ou 18», souligne le Dr Joel Palefsky, professeur à l'Université de Californie et principal auteur de l'étude. «Ce vaccin pourrait être la meilleure approche à long terme pour réduire le risque de cancer anal».

Contrairement aux mesures prises pour la prévention du cancer du col de l'utérus, comme le dépistage régulier de lésions, peu d'examens de ce type sont effectués au niveau de l'anus, explique-t-il.

Le cancer anal reste rare avec 5820 nouveaux cas par an aux États-Unis et 770 décès, selon l'American Cancer Society.

Mais son incidence augmente d'environ 2% par an dans la population générale. Il est plus fréquent chez les hommes homosexuels.

Un comité consultatif des autorités sanitaires américaines a recommandé mardi l'extension aux garçons de la vaccination généralisée contre les HPV qui fait déjà l'objet d'une recommandation officielle pour les filles dès onze ou douze ans.