Selon une étude publiée dans la revue Nutritional Neuroscience -qui vient alimenter un corpus de recherches contradictoires sur le sujet- un régime sans gluten pourrait aider les enfants atteints d'autisme à moins souffrir de certains de leurs symptômes, comme les troubles de l'attention et les difficultés à interagir en société.

Selon l'une des écoles de pensée, les enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) souffriraient de problèmes gastro-intestinaux plus nombreux que la majorité des autres enfants.

Cela fait supposer à certains que c'est le gluten (protéine que l'on retrouve notamment dans le blé, l'orge et les produits à base de seigle) qui est responsable de ces problèmes et, du même coup, à l'origine de troubles du comportement.

L'Autism Research Institute, établi en Californie, recommande ainsi le régime sans gluten, jugeant «les observations empiriques très convaincantes» dans le cas des enfants autistes.

L'étude repose sur les conclusions d'un sondage réalisé auprès de 387 parents confrontés aux TSA de leur enfant. En analysant les réponses aux 90 questions du sondage en ligne, qui portaient sur les problèmes d'estomac, les allergies alimentaires et l'assiduité au régime sans gluten, les chercheurs ont conclu que ce régime amoindrissait davantage les TSA chez les enfants souffrant de troubles gastriques que chez les enfants qui n'en souffraient pas.

En supprimant les problèmes d'estomac de l'enfant, le régime sans gluten faciliterait la vie de ce dernier et son comportement (langage, contact visuel, attention et interaction avec l'entourage) s'en trouverait grandement amélioré.

Ces observations poussent les scientifiques à affirmer que l'autisme serait bien plus qu'une maladie simplement neurologique. Elle serait également en lien avec le transit intestinal et le système immunitaire.

«Les rapports entre le système immunitaire et le cerveau sont très étroits et passent par de multiples canaux physiologiques. La majorité des récepteurs de la douleur se situent dans l'estomac. En adoptant un régime sans gluten et sans caséine, on réduit l'inflammation et la sensation de gêne qui empêche le cerveau de fonctionner à son aise. Cela rend le corps plus réceptif aux thérapies contre les TSA», affirme Laura Cousino Klein, coauteure de l'étude.

Les parents sondés ayant opté pour la suppression du gluten et de la caséine -- une protéine présente dans le lait, le beurre et le fromage -- auraient remarqué une grande amélioration sur le long terme en matière de TSA.

Une autre étude, publiée par une équipe de l'Université de Rochester, en arrive cependant à des conclusions tout à fait différentes. Les chercheurs y affirment que la suppression du gluten et de la caséine ne provoque aucun changement de comportement ou d'habitudes de sommeil et de digestion chez les jeunes autistes.

Enfin, une étude publiée en décembre avait conduit les chercheurs à affirmer que le régime sans gluten causait dépression, troubles de l'appétit et détérioration de la qualité de vie chez les femmes qui s'y soumettaient.