Des chercheurs californiens viennent de découvrir une méthode pour dépister les risques de dépression post-partum. La mesure du taux d'une hormone permet de détecter 70% des cas, avant même l'accouchement.

«C'est une hormone associée à la dépression, qui augmente de 100 fois durant la grossesse», explique Ilona Yim, de l'Université de la Californie à Irvine, l'auteure principale de l'étude parue dans la revue Archives of General Psychiatry. «Elle est associée à la gestion du stress. Nous savions déjà que les femmes qui font une dépression durant la grossesse sont plus à risque, mais nous n'avions aucune manière de prévenir le risque chez les femmes qui ont une grossesse normale.»

Une femme sur cinq fait une dépression post-partum, très grave dans un cas sur trois, selon Mme Yim. Les femmes qui en souffrent ont plus de difficulté à s'occuper de leur bébé. Une femme qui a eu une dépression post-partum risque une fois sur deux d'en faire une autre, selon l'Association psychologique américaine.

La psychologue et ses collègues ont mesuré le taux de corticolibérine (hormone de libération de la corticotropine, CRH selon le sigle anglais) de 100 femmes à cinq moments de leur grossesse. Puis ils les ont rencontrées quatre fois après l'accouchement pour mesurer leur degré de dépression. La fluctuation du taux de CRH permettait de prédire 70% des cas de dépression post-partum. Mais il y avait aussi 25% de «faux positifs», c'est-à-dire que le taux laissait erronément présager d'une dépression chez le quart des femmes qui n'en avaient pas.

«C'est normal d'avoir des faux positifs, dit Mme Yim. Nos taux se comparent même avantageusement avec l'autre méthode de détection de la dépression post-partum. Le fait d'avoir une dépression durant la grossesse permet de détecter 75% des cas de dépression post-partum. Et il y a aussi des faux positifs.»

Durant la grossesse, cette hormone sert notamment à déterminer le moment de l'accouchement. «Elle est liée aux mouvements d'humeur durant la grossesse», dit Mme Yim.

Un mal mieux connu

Depuis quelques années, la dépression post-partum est devenue plus connue du public, notamment parce que plusieurs vedettes ont publiquement admis en avoir souffert. On peut citer Gwyneth Paltrow, Courtney Cox, Brooke Shields et Britney Spears. L'actrice Brooke Shields a même écrit un livre sur le sujet et a croisé le fer dans les médias avec l'acteur Tom Cruise quand ce dernier a attaqué les antidépresseurs, qui, selon Mme Shields, l'ont sauvée de sa dépression.