Le pic d'oestrogènes, que connaissent les rates quand elles ovulent, amoindrit leur concentration, ont révélé des chercheurs canadiens, qui soulignent des similitudes avec les réactions de l'organisme humain, dans une étude publiée en septembre.



C'est la première fois que des scientifiques apportent la preuve de l'effet direct des hormones sur le cerveau, selon ce texte paru dans la revue Brain and Cognition.

Les taux d'oestrogènes augmentent également chez les femmes au moment de l'ovulation et des études ont déjà montré qu'un taux élevé a un impact négatif sur leur capacité de concentration, rappelle un résumé publié par l'université Concordia de Montréal.

Cependant, «même si l'on sait que les oestrogènes jouent un rôle important dans l'apprentissage et la mémoire, cette question est loin de faire consensus», explique Wayne Brake, professeur adjoint à l'Université Concordia.

Pour établir une preuve scientifique, les chercheurs ont fait un test d'inhibition latente sur des rongeurs, consistant à évaluer la manière dont le cerveau enregistre l'information, un mécanisme partagé par de nombreuses espèces et les êtres humains.

Pendant une première phase, rats et rates ont été exposés à un simple son. Au moment où, habitués, ils ont ignoré cette tonalité, les chercheurs y ont associé une brève décharge électrique. Les rates dont le taux d'oestrogènes était élevé ont mis plus de temps que les autres à associer son et décharge électrique.

«Nous n'avons observé cet effet que chez des rates adultes. Cette observation et d'autres résultats laissent penser que les oestrogènes agissent directement sur le cerveau, peut-être en interférant avec les molécules de signalisation dans le cerveau», indique M. Brake, l'un des auteurs de l'étude réalisée au Centre d'études en neurobiologie comportementale de Concordia.

«La similitude entre les études menées chez l'humain et nos résultats donne à penser que nous avons ici un bon modèle d'apprentissage humain», relève de son côté Matthew Quinlan, chargé de cours à l'Université de Californie à San Bernardino.

Les chercheurs veulent maintenant déterminer par quels mécanismes les oestrogènes agissent sur la signalisation des informations dans le cerveau.