Des chercheurs de l'université anglaise de Birmingham ont découvert une forme modifiée de l'ecstasy (MDMA), 100 fois plus efficace pour détruire les cellules cancéreuses que la drogue elle-même, ouvrant la voie à une possible application thérapeutique.

Les chercheurs sont partis de recherches menées il y a six ans montrant que la moitié des cancers des cellules sanguines examinées en laboratoire réagissaient aux propriétés des psychotropes ayant pour effet de supprimer leur croissance.

Les psychotropes, qui agissent principalement sur l'état du système nerveux central, comprennent aussi bien des dérivés d'amphétamines tels que l'ecstasy, des antidépresseurs comme le Prozac ou des substances amaigrissantes.

À l'époque, l'équipe de l'université de Birmingham avait souligné la difficulté de traduire ces résultats initiaux en médicaments, car la dose d'ecstasy nécessaire pour traiter une tumeur aurait été fatale pour le malade.

Des travaux menés avec des collègues australiens (University of Western Australia) ont permis d'identifier des formes beaucoup plus efficaces à moindre dose.

L'étude publiée en ligne vendredi dans Investigational News Drugs montre que ces formes modifiées d'ecstasy étaient capables d'attaquer et de détruire les cellules cancéreuses avec une efficacité cent fois supérieure.

Ces résultats préliminaires ouvrent la voie à des utilisations potentielles pour les traitements de cancers tels que les leucémies, lymphomes et myélomes.

«Nous ne voulons pas donner de faux espoirs aux gens, mais les résultats de notre recherche offrent un potentiel pour améliorer les traitements dans les années qui viennent», a indiqué le professeur John Gordon, dans un communiqué publié par l'université de Birmingham.

L'équipe espère progresser vers des études pré-cliniques, précise le communiqué.

Le docteur David Grant, dont l'association Leukaemia and Lymphoma Research, a contribué au financement des travaux, estime qu'il s'agit d'«un pas significatif vers le développement d'un nouveau traitement potentiel».

«Bien des types de lymphomes (cancers du système lymphatique) restent très difficiles à traiter et nous avons désespérément besoin de médicaments efficaces, avec peu d'effets secondaires», a-t-il observé.