Au Québec aussi, l'industrie alimentaire veut faire mieux.

Moins de gras dans les biscuits. Moins de sel dans les céréales. Plus de fibres dans le pain tranché.

Les transformateurs travaillent actuellement à une charte pour «l'amélioration alimentaire», en collaboration avec des experts en nutrition. Le projet est piloté par le Conseil de la transformation alimentaire, qui compte plus de 300 membres dont les produits se trouvent dans tous les rayons de l'épicerie, comme Kraft, Fontaine Santé, Lassonde, Agropur et Olymel, notamment.

«C'est une initiative unique en Amérique du Nord parce que ça vient de l'industrie», explique Sylvie Cloutier, présidente du Conseil. Le groupe s'inspire, notamment, d'une charte française qui vise aussi à améliorer l'offre des aliments du supermarché.

Aux États-Unis aussi, des géants de l'alimentation ont annoncé cette semaine leur intention d'améliorer leurs produits en réduisant le nombre de calories qu'ils contiennent.

Ces bonnes intentions de la part de l'industrie d'ici et d'ailleurs amènent inévitablement cette question: pourquoi avoir tant attendu?

Justement, au Québec, on fait déjà mieux, répond Sylvie Cloutier. «On fait grand cas de Pepsi, qui veut réduire le nombre de calories dans ses boissons. Ici, regardez ce qui s'est fait dans les produits de boulangerie... On a fait des pas de géant!»

La charte veut reconnaître et encourager ces efforts.

Ce n'est pas simple. Changer les recettes est souvent un processus coûteux.

Parfois, ce n'est pas l'argent qui est en cause, mais le goût des consommateurs, explique Sylvie Cloutier. On ne peut pas changer la composition d'un produit du jour au lendemain, notamment la quantité de sel qu'il contient.

Il y a quelques années, un fabricant de jus de légumes avaient lancé une version sans sodium de son jus. Les consommateurs l'ont trouvé insipide. Alors le fabricant a subtilement réduit la quantité de sel dans le produit standard, un peu chaque année. Campbell Canada avoue maintenant que son célèbre V8 est passé de 640mg de sodium par portion en 2004 à 480mg maintenant!

La charte québécoise en vue de l'amélioration alimentaire devrait être prête à la fin de l'année. Évidemment, les mesures sont volontaires. Certains observateurs sont sceptiques: sans loi, ces belles promesses pourraient bien rester... des promesses!

«L'entreprise qui va signer la charte va s'engager à améliorer ses produits», assure Sylvie Cloutier.

Un organisme indépendant sera créé pour s'assurer que les signataires tiennent parole.