Le 9 mars, un fétichiste a épousé son coussin manga. Le terme anglais «objectophile», qui désigne un être humain qui aime et désire sexuellement des objets inanimés, recouvre une véritable tendance.

Une étude de l'Université de Harvard publiée le 1er février dans la revue Current Directions in Psychological Science consacrée à l'anthropomorphisme, qui consiste à prêter des traits humains à des objets ou animaux, estimait que cette tendance s'expliquait par la solitude, et était un mécanisme de protection face à l'inconnu.

Adam Waytz, auteur principal de l'étude, expliquait le 3 mars à LiveScience: «Nous avons besoin d'appartenir à quelque chose, d'entrer en relation». Et d'ajouter: «Lorsque les gens sont privés de connexions avec d'autres êtres humains, ils créent des connexions avec des non-humains, par le biais de l'anthropomorphisme.»

La sexualité avec des objets (objectophilie) est vraisemblablement liée au manque de liens sexuels et sentimentaux avec d'autres humains.

Selon le site Associated Content, «avec l'objectophilie, les sentiments d'amour, d'attirance, d'excitation et d'engagement sont concentrés sur un objet particulier, et la simple idée d'une relation avec un véritable humain paraît grotesque.» Volkmar Sisusch, sexologue, rappelle sur le site que «les 'objectophiles' ne blessent personne. Ils ne maltraitent ni ne traumatisent personne».

Le 9 mars, Lee Jin-gyu, un Coréen de 28 ans, a épousé son coussin manga (affublé d'une robe de mariée) lors d'une cérémonie présidée par un prêtre local. Lee Jin-gyu n'est pas le seul à «épouser» des objets.

En 2009, un Nigérian de 26 ans, Okeke Ikechukwu, avait également épousé son coussin, et expliqué que comme il était bègue, les femmes se moquaient de lui à chaque fois qu'il essayait de leur parler.

D'autres «objectophiles» ont «épousé» divers objets, allant d'une barrière de jardin à la Tour Eiffel.

La sexologue Amy Marsh a publié un article sur le sujet dans la revue Internet Electronic Journal of Human Sexuality.

Amy Marsh a mené un sondage au sein d'un groupe de personnes attirées sexuellement par les objets, pour en savoir plus sur leurs préférences.

Préférences de genres

Hétérosexuel (23,8%)

Homosexuel (14,3%)

Bisexuel (23,8%)

Omnisexuel (9,5%)

Asexuel (23,8%)

Préfère la monogamie (23,8%)

Préfère la polygamie (19,0%)

Catégories d'objets

Structurel/petit: mobilier, barrières, escaliers, échelles (19,0%)

Structurel/grand: bâtiments, ponts, tours, murs, chemins de fer (33,3%)

Méchanique: machines, robots (42,9%)

Transport: automobiles, trains, avions, vélos, bateaux (47,6%)

Outils: instruments, équipements sportifs, outils de travail (19,0%)

Technologiques: radios, téléviseurs, ordinateurs (19,0%)

Sources:

Etude «Love among the objectum sexuals»: https://www.ejhs.org/volume13/ObjSexuals.htm

Etude «Social Cognition Unbound: Insights into Anthropomorphism and Dehumanization»: https://www.psychologicalscience.org/journals/cd/19_1_inpress/Waytz_final.pdf