La sexsomnie, un trouble du sommeil entraînant un comportement sexuel involontaire ou inconscient, est une réelle maladie, selon des chercheurs américains, qui ont présenté leurs travaux le 7 juin à SLEEP 2010, le 24e congrès annuel de l'APSS (Associated Professional Sleep Societies) à San Antonio, au Texas (États-Unis).

La sexsomnie rappelle le somnambulisme. Les personnes qui en souffrent semblent être éveillées, et entreprennent un acte sexuel alors qu'elles sont encore endormies.

Sharon Chung, chercheuse au Laboratoire de recherche sur le sommeil de l'University Health Network à Toronto, au Canada, a expliqué au site scientifique LiveScience qu'«aucune étude précédente ne s'est penchée sur la fréquence avec laquelle la sexsomnie se produit».

Sharon Chung a étudié 832 personnes (428 hommes, 404 femmes) demandeuses d'aide dans des cliniques du sommeil, et découvert que 63 d'entre elles (7,6%) souffraient de sexsomnie. L'étude portait sur les symptômes de troubles du sommeil dont souffraient les personnes, sur leur comportement pendant le sommeil, sur leur fatigue, leur état d'assoupissement et leur humeur.

«Si notre découverte de 8% de personnes souffrant de sexsomnie semble un chiffre très élevé, il faut souligner que nous avons seulement étudié des patients venus dans une clinique du sommeil. Nous nous attendons à ce que les chiffres soient bien plus bas dans la population globale», met en garde Sharon Chung.

L'étude montre que les hommes (11%) sont plus susceptibles de souffrir de sexsomnie que les femmes (4%), mais Sharon Chung souligne qu'«il semble que les patients n'en parlent en général pas à leur médecin».

Les personnes souffrant de sexsomnie avaient deux fois plus de chances de mentionner l'usage de «drogues illicites», par rapport aux personnes souffrant d'autres troubles du sommeil. La consommation de tabac et de café était en revanche similaire.

Site de l'APSS: https://www.apss.org