Au début du XXe siècle, bien avant le rapport Kinsey, l'Américaine Clelia Mosher a sondé ses compatriotes. Objectif: faire le point sur leurs habitudes sexuelles.

Peu connue, l'étude nous présente les femmes victoriennes sous un tout nouveau jour. Ainsi, des 45 femmes interrogées, 35 affirment désirer leurs relations sexuelles, 34 ont déjà eu un orgasme, 24 disent que le plaisir des deux sexes est important dans une relation sexuelle, et les trois quarts ont une relation au moins une fois par semaine.

La moitié des femmes ne savaient rien du sexe avant de se marier. Les mieux informées disent avoir glané quelques renseignements en parlant avec d'autres femmes ou encore en «observant les animaux de la ferme».

Côté contraception, même si la chose était un crime à l'époque, 30 femmes affirment avoir tenté de limiter les naissances. Comment? Avec des douches, en pratiquant le retrait ou avec un «voile masculin» (l'ancêtre du condom).

Le sondage compte aussi plusieurs questions ouvertes. Quelle opinion les femmes victoriennes avaient-elles du sexe? «Le sexe est un désir normal», «un usage rationnel de nos activités sexuelles nous garde en bonne santé», «c'est une très belle chose, je suis très heureuse que la nature nous l'ait donnée», répondent-elles.

Et le plaisir, dans tout ça? Une répondante avoue faire chambre à part «pour éviter les tentations et les relations trop fréquentes», tandis qu'une autre indique au contraire feindre le plaisir!

La plupart des femmes sondées sont nées avant 1870, certaines dès 1844.

Des extraits du sondage ont été publiés dans American Heritage et le Stanford Magazine.