Les hommes polygames auraient une longévité supérieure de 12 % comparativement aux hommes monogames, selon une étude publiée dans le New Scientist.

En fréquentant plusieurs femmes à la fois, les hommes seraient en meilleure forme physique et psychologique et feraient plus attention à eux.

Les chercheurs de l'Université de Sheffield, en Grande-Bretagne, ont décortiqué les avantages de la polygamie en se basant sur des données sur le mariage et sur la longévité répertoriées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L'enquête a pris en considération la situation économique des pays pour minimiser les effets d'une meilleure nutrition et d'un système de santé plus performant dans les pays occidentaux.

L'étude souligne qu'un homme vivant avec plusieurs femmes doit pouvoir combler les besoins d'une grande famille. Ceci pousserait les hommes à prendre soin d'eux. Par ailleurs, avec plusieurs épouses, ces hommes bénéficient de plusieurs femmes qui s'occupent d'eux. Dans la même optique, dans les sociétés monogames, les hommes mariés vivent plus longtemps que les célibataires.

«Je ne suis pas surprise par les résultats de cette étude», affirme la sexologue Geneviève Parent. «Quand ça fait longtemps qu'on est avec la même personne, l'habitude et la routine s'installent, le désir pour l'autre diminue, il y a moins de complicité sexuelle, on prend l'autre pour acquis et on fait moins d'initiatives. Résultat : on fait moins attention à soi. Lorsqu'on rencontre quelqu'un d'autre, c'est un renouveau, ça nous rend de bonne humeur et on a plus envie de faire attention à soi», explique Mme Parent. Et plus les gens sont de bonne humeur, plus cela influence positivement sur leur santé.

C'est souvent ce que l'on perçoit dans l'infidélité. Et c'est un comportement qui touche autant les hommes que les femmes.

Selon la sexologue, les conclusions de cette étude peuvent s'appliquer dans une relation libre où les deux partenaires sont tous les deux d'accord pour avoir des relations extraconjugales. « Si c'est fait dans l'honnêteté, sans tricherie ni trahison et que ça ne pose pas de problème de morale, alors ça peut avoir des effets pas nécessairement négatifs», avance Geneviève Parent.

Si elle constate que le modèle du couple unique qui dure toute une vie disparaît de plus en plus, c'est la «monogamie en série» qui gagne en popularité, c'est-à-dire que les partenaires restent fidèles de relation en relation. «Les relations dites ouvertes sont encore taboues, mais on en voit de plus en plus chez les jeunes adultes entre 25 et 35 ans, constate-t-elle. C'est un modèle de couple comme un autre.»