L'augmentation de l'immigration mais surtout l'augmentation du taux de fécondité des femmes québécoises signalent un renversement de tendance, de sorte que l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) prévoit maintenant une croissance de la population du Québec d'ici 2056.

Dans ses nouvelles «Perspectives démographiques du Québec et des régions 2006-2056», l'Institut prévoit que la population du Québec atteindra 8 millions d'habitants en 2012 et s'établira à 9,2 millions en 2056.C'est la première fois depuis des décennies que ces prévisions ne concluent pas à un éventuel déclin à moyen terme de la population québécoise. Les dernières perspectives, qui couvraient la période 2003-2053, prévoyaient un déclin à compter de 2031.

Bien qu'aucune étude ne confirme l'impact des programmes de soutien à la famille, notamment le réseau de services de garde à tarifs réduits et le régime d'assurance parentale, le démographe Dominique André note que l'augmentation de la fécondité coïncide avec leur entrée en vigueur.

Cependant, le vieillissement de la population demeure «inéluctable», selon M. André.

«On s'attend en 2056 à avoir une augmentation de population de 1,6 million de personnes (...) et les personnes de 65 ans et plus verront leurs effectifs, à eux seuls, augmenter de 1,5 million», a précisé le démographe.

Les aînés verront ainsi leur poids démographique doubler, passant de 14 pour cent de la population en 2006 à 28 pour cent en 2056.

Pendant ce temps, le nombre de citoyens en âge de travailler, soit le groupe de 20-64 ans, demeurera sensiblement le même à quelque 4,8 millions de personnes, mais leur poids démographique passera de 63 pour cent aujourd'hui à 52 pour cent en 2056.

Bien que cela permette d'envisager une situation moins difficile qu'un déclin démographique pour le financement des services sociaux, il n'en demeure pas moins que la proportion réduite de travailleurs et le poids croissant des aînés devront se traduire éventuellement par des ponctions accrues auprès des contribuables.

Du côté de l'immigration, l'ISQ estime qu'elle sera la grande responsable de l'accroissement de population à compter de 2029, l'accroissement naturel ne suffisant plus à contrebalancer les décès à compter de cette date.

Selon Dominique André, toutefois, cette croissance n'implique pas des augmentations importantes de l'immigration puisque le scénario est basé sur l'entrée annuelle de 47 500 immigrants, alors que le Québec en a accueilli 45 000 en 2008.