Après s'être mariés en 1969, Yvon Côté et Isabelle Côté vivaient le parfait amour. Mais leur monde s'est écroulé en 1989, quand Isabelle a appris qu'elle était atteinte du parkinson. Sous le choc, M. Côté a eu du mal à croire que sa femme, âgée d'à peine 45 ans, souffrait de cette atroce maladie.

Pourtant, de plus en plus de Québécois semblent touchés par la maladie de Parkinson, selon des médecins interrogés par La Presse. « Aucune donnée scientifique n'existe là-dessus. Mais je vous dirais que dans notre pratique, on a l'impression qu'il y en a de plus en plus. Et maintenant, on voit des jeunes de moins de 40 ans qui en souffrent «, affirme le neurologue Sylvain Chouinard.

 

La présidente de la Société Parkinson du Québec, Nathalie Ross, rappelle qu'environ 12 000 personnes souffrent du parkinson au Québec. Seulement 5 % de ces gens ont moins de 50 ans.

Actuellement, aucune étude ne prouve que le Québec est aujourd'hui plus touché par le parkinson. « On sait seulement que le plus grand facteur de risque pour la maladie est l'âge «, dit le neurologue Pierre J. Blanchet. Puisque la population québécoise vieillit, il est donc normal de noter plus de cas de parkinson. « On voit aussi parfois des patients plus jeunes. Mais peut-être est-ce parce qu'on reconnaît mieux la maladie qu'avant «, affirme le Dr Blanchet.

Pour M. Côté, il est clair que la maladie de Parkinson est plus connue qu'avant. Quand sa femme a eu ses premiers symptômes en 1989, les médecins ne savaient pas ce qu'elle avait. « Elle avait un ralentissement du côté droit et des pertes d'équilibre, raconte-t-il. Mais on avait des adolescents à la maison et les médecins disaient que c'était le stress. Elle a dû changer de médecin avant qu'on diagnostique enfin la maladie de Parkinson. «

Quoique atteinte de la maladie, Mme Côté a pu travailler jusqu'en 1995. Mais depuis, son état ne cesse de se dégrader. Comme plusieurs personnes souffrant du parkinson, Mme Côté devient peu à peu captive de son corps. Si ses tremblements sont maîtrisés, elle tombe souvent et a besoin d'aide pour accomplir plusieurs gestes du quotidien.

Son mari doit l'aider à s'habiller et à manger. Mme Côté porte une couche qui doit être régulièrement changée. M. Côté doit être constamment à ses côtés. « Je suis captif à la maison. Je ne peux rien faire. Cet été, je voulais faire du vélo, mais je n'ai pas pu «, dit-il. Pour éviter de « perdre la tête «, M. Côté se permet de quitter sa femme un soir par semaine pour aller jouer au hockey. « Je dois payer une gardienne. Et si je n'en ai pas, je ne peux pas partir «, dit-il.

La présidente de la Société Parkinson du Québec explique que les conjoints de personnes atteintes de la maladie ont la vie dure. « Ils manquent de soutien et de ressources «, dit-elle. Mme Ross ajoute que le parkinson est encore très tabou et que plusieurs personnes préfèrent s'isoler plutôt que d'en parler ouvertement. « Au début, quand ma femme avait de gros tremblements, on restait à la maison. Je voulais éviter les regards des gens «, dit M. Côté.

Une grande marche visant à sensibiliser la population au parkinson aura lieu aujourd'hui au parc La Fontaine, dès 10 h. www.granderandonnee.ca