Un quotient intellectuel (Q.I.) faible accroît le risque de tentative de suicide, selon une étude réalisée auprès de plus d'un million de jeunes conscrits en Suède et publiée par le British Medical Journal (BMJ).

«Ce que nous avons découvert, c'est le premier lien entre performance intellectuelle et suicide», a déclaré à l'AFP Finn Rasmussen, chercheur de l'institut suédois Karolinska. 

«Autrement dit, plus on est intelligent, plus le risque de tentative de suicide est faible», dit-il.

L'étude menée en collaboration avec des chercheurs britanniques et australiens, publiée dans la dernière édition du British Medical Journal, repose sur l'analyse des quotients intellectuels de 1,1 million de jeunes Suédois relevés lors de tests médicaux précédant leur service militaire.

Les données, qui portent en moyenne sur 24 ans, ont été croisées avec un registre médical suédois qui consigne les hospitalisations pour tentatives de suicide, a expliqué M. Rasmussen.

Selon les résultats, un homme au Q.I. faible a près de neuf fois plus de possibilités d'avoir fait une tentative de suicide qu'un homme appartenant au groupe de Q.I. le plus élevé.

Le chercheur souligne que l'étude n'inclut pas de femmes et que la relation Q.I./tendance suicidaire ne vaut pas pour les personnes frappées de psychoses, comme la schizophrénie ou des cas graves de maniaco-dépression.

Mais lui et son équipe estiment que les résultats de l'étude «sont susceptibles d'être généralisés mondialement, au moins pour les sociétés occidentales».

Si l'étude n'ouvre pas de solutions à court terme pour une amélioration de la prévention contre le suicide, «il y a un intérêt à savoir que le risque (suicidaire) est plus élevé chez les gens qui sont moins intelligents», relève M. Rasmussen.