Une Toyota Prius dans une roue arrière de vélo. C'est ainsi que Carlo Ratti décrit son invention, qui pourrait révolutionner la bicyclette en ville.

Le professeur de design du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) a mis au point l'an dernier, avec d'autres professeurs et étudiants de son laboratoire Senseable Lab, un système qui emmagasine dans une batterie l'énergie dégagée quand un cycliste freine et la relâche pour aider à monter les côtes et à accélérer.

«C'est le même principe qu'une Toyota Prius, explique M. Ratti, qui a aussi des bureaux de design à Milan et en Australie. Le défi était à la fois technique et esthétique. Nous voulions que tout le mécanisme tienne dans un compartiment au centre de la roue arrière, pour éviter les fils et les grosses batteries qui défigurent habituellement les vélos électriques. Et nous devions être sûrs que l'énergie ne serait relâchée que lorsque le cycliste en a besoin. Il fallait insérer un appareil mesurant la poussée sur la pédale.»

Comme en Formule 1

La roue de Copenhaguea été dévoilée en décembre dernier dans la capitale danoise. «J'avais eu l'idée en lisant des articles sur le Système cinétique de récupération d'énergie, KERS, qui a radicalement transformé la Formule 1 dans les dernières années.»

Le système KERS a été introduit en Formule 1 en 2009 et une voiture KERS McLaren Mercedes a gagné le Grand Prix de Hongrie en juillet 2009. Les équipes ont toutefois convenu de suspendre l'utilisation des systèmes KERS cette année en raison de leur coût prohibitif.

Moins de 500$US

Le designer du MIT prévoit commercialiser un vélo doté d'une roue de Copenhague en 2011, à un prix inférieur à 500$US. D'autres équipes du MIT travaillent toutefois sur des versions encore moins chères et compliquées du même système de récupération d'énergie, qui ne serait alors pas caché au centre de la roue arrière. Une version de la roue de Copenhague qui pourrait être montée sur n'importe quel vélo est aussi dans les cartons.

«L'objectif final est de faciliter l'utilisation du vélo en ville, dit M. Ratti. Si les gens ont à fournir moins d'énergie, ils pourront plus facilement l'utiliser pour se rendre au travail ou à des endroits où ils ne peuvent pas se présenter en vêtements de sport et en sueur.»