Radu Christian Barca est art-thérapeute. Il détient une maîtrise en psychologie de l'Université Concordia et travaille à l'organisme Les Impatients. Là, on ne parle pas de l'art-thérapie qui ouvre la voie à la guérison. Il s'agit surtout de mettre cette pratique au service des personnes souffrant de maladies mentales et intellectuellement handicapées afin qu'elles sortent de leur isolement, qu'elles s'expriment dans un contexte d'apprentissage ludique.

«Ce qu'on sait de l'art-thérapie, c'est qu'un nouveau chemin neurologique se forme dans le cerveau de la personne qui s'adonne à une forme d'art. Plusieurs recherches le prouvent. Moi, ce que je constate, c'est que ça fonctionne et que ça fait du bien», dit Radu Christian Barca.

Pourtant, le cerveau reste une terra incognita, car trop peu d'argent est consacré à la recherche. Mais les résultats positifs d'une thérapie par les arts sont connus depuis longtemps. Parmi les premiers à en parler: Freud et Carl Jung.

«Chez Les Impatients, on utilise l'approche thérapeutique par l'art. Ce n'est pas une approche psychodynamique. Ici, l'art-thérapie se pratique en groupe et, de ce fait, on sort du cadre strict de la consultation psychologique pour être à l'écoute de l'individu et du groupe», dit-il. Dans ces ateliers, il n'est jamais question de techniques ou d'esthétisme, chaque oeuvre parle de son créateur. «Du strict point de vue de l'art, c'est tout à fait contre-productif, ajoute Radu Christian Barka. Le produit final, parfois naïf, ne répond pas toujours aux normes.»

En fait, le but de l'oeuvre finie est d'avoir un aperçu de l'inconscient, exprimé de façon personnelle, peu importe les capacités de création de son auteur.

L'art-thérapie serait-elle née en même temps que l'humanité? Il n'existe aucune preuve scientifique à ce sujet. Par contre, ce qu'on constate souvent, c'est que ses résultats sont parfois surprenants.

Info: impatients.ca