Conseiller spirituel d'Oprah Winfrey, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages sur une foule de sujets touchant à la santé et à l'épanouissement personnel, ami personnel de Demi Moore, Madonna et Lady Gaga, Deepak Chopra était de passage à Montréal au début du mois. Nous l'avons attrapé au vol. Rencontre avec un gourou nouveau genre.

Plutôt petit de taille, tout de noir vêtu, des chaussures en cuir rouge luisant aux pieds, les yeux rivés sur son BlackBerry, Deepak Chopra, en «vrai», paraît fort différent du charismatique personnage qui galvanise les foules et sait prendre ses aises sur les plateaux de divers talk-shows américains.

Ces jours-ci, ce médecin ayurvédique né en Inde et naturalisé américain, ancien assistant de Maharishi Mahesh Yogi, écrit un livre sur le rapport entre science et spiritualité, et travaille sur un autre ouvrage où, en collaboration avec des spécialistes de neuroscience de Harvard, il cherche à démontrer comment «utiliser le cerveau au-delà du cerveau».

Adepte de Twitter - plus de 600 000 abonnés le suivent -, Deepak Chopra prête aussi son nom à des applications de yoga et de méditation pour iPad et iPhone. À ses yeux de technophile, le salut de l'humanité (tout comme sa destruction) passe par ce qu'on fera des outils technologiques.

«L'histoire de l'humanité se divise en plusieurs périodes: il y a d'abord l'ère des chasseurs-cueilleurs, suivie par l'âge de l'agriculture, de l'industrie, puis l'âge de l'information, de la connaissance et de la sagesse. À l'heure actuelle, les pays qui ont les meilleures performances sont ceux qui détiennent les informations de technologie. La question est de savoir comment, au moyen de la technologie, on peut passer de l'âge du savoir à l'âge de la sagesse.»

Pour lui, le 11-Septembre est le résultat d'un mélange fatal entre d'anciennes visions et pensées et de nouvelles technologies. «Ces avions ont foncé dans les tours jumelles, mais ils auraient tout aussi bien pu échouer dans une centrale nucléaire, à 20 milles de là, ce qui aurait tué 500 000 personnes. Les technologies modernes sont plus dangereuses, ont même le potentiel d'être diaboliques.»

En revanche, la guérison du monde passe par la transformation personnelle de chaque individu, croit-il. «De plus en plus de gens cherchent à donner à leur existence un sens profond et cherchent à entrer en contact avec le mystère de leur existence. Cela suffira-t-il à transformer le monde? Je ne sais pas. Il faut une masse critique, pour changer les choses», avance celui qui est convaincu que s'il y a une extinction de la vie sur Terre, ce sera la faute des humains.

«Refaire l'esprit planétaire avec la technologie.» Deepak Chopra avance qu'il s'agit là de la seule façon, pour l'humanité, de trouver son salut. Très en faveur du multiculturalisme, il pense que les religions organisées et les identités nationales n'ont plus leur place dans un monde meurtri par les conflits religieux.

Mais peut-on rêver d'un monde où les gens pratiquent la spiritualité sans être religieux? «Je pense que ce sera la seule option pour l'avenir. Les institutions religieuses ont accompli de bonnes choses, mais elles ont aussi causé beaucoup de tort. On n'a qu'à penser aux scandales de pédophilie, de corruption...»

Qu'est-ce qui donne de l'espoir à Deepak Chopra? L'idée qu'un système de leadership en forme d'«étoile de mer» naîtra, où chaque personne a une plus grande responsabilité à assumer. «Je regarde tout ce qui se passe dans le monde et j'essaie de ne pas déprimer et, au contraire, de percevoir les occasions. La technologie, les médias, le divertissement, la musique, la poésie, la spiritualité, l'éducation sont les meilleures façons de diffuser l'information, la connaissance et la sagesse.»

Et quelle pensée pour les générations futures? «Mon petit-fils de 3 ans, par exemple, parle le chinois, l'anglais, l'hindi et l'espagnol. On ne peut pas dépendre des religions ou de la politique. Les nouvelles consciences sont notre seul espoir.»