Chaque semaine, Vivre va à la rencontre de ceux qui ont trouvé le bonheur hors des sentiers battus

Âge: 31 ans

Devise: «Je l'ai tatoué sur mon estomac: L'amour est l'enfant de la liberté. »

Profession: joueuse étoile de roller derby et copropriétaire du bar Royal Phoenix

> LE ROLLER DERBY?

«Au début, j'y allais comme spectatrice, parce que ça faisait partie du nightlife du Mile-End et c'était comme un party. Des amies qui jouaient m'ont demandé d'être DJ et, à quelques reprises, j'ai fait la maître de cérémonie. Mais puisqu'à l'époque, j'étais directrice d'une galerie d'art (et que le sport n'était pas aussi réglementé qu'aujourd'hui), je ne pouvais pas prendre le risque d'avoir un oeil au beurre noir. Éventuellement, quand mes fonctions ont changé, je me suis jointe à la ligue. Et maintenant, j'amorce ma quatrième saison comme bloqueuse et jammeuse.»

> SON HISTOIRE

«Je suis de l'Ouest-de-l'Île. J'ai toujours été sportive. Après mes études en sociologie à Concordia, j'ai fait une maîtrise en arts visuels à New York. Je suis assez militante pour la communauté queer, gaie, que j'aimerais redéfinir. Je n'ai jamais trouvé ma place dans le village gai. Depuis mes 20 ans (et maintenant dans ma trentaine), je cherche à créer des environnements ouverts et diversifiés, comme le Royal Phoenix.»

> COMMENT S'ENTRAÎNE-T-ON POUR LE ROLLER DERBY?

«Chaque semaine, je participe à quatre séances d'entraînement en patins, en plus de m'entraîner six fois de façon individuelle. Je vais gym et je suis aussi des programmes spécifiques que l'on trouve sur YouTube, conçus par quelques entraîneurs. C'est un sport nouveau très physique, où l'on se frappe et l'on bouge différemment que dans d'autres sports. Dans les entraînements, il y a des coudes qui revolent, des accidents qui arrivent, je dois frapper mes amies fort, je dois même frapper ma blonde! À un moment donné, je me suis fait frapper par-derrière, et une de mes côtes a été déplacée. Grâce à l'expérience des 70 filles de la ligue, on crée des entraînements particuliers.»

> COMMENT TROUVER SON BONHEUR DANS LE ROLLER DERBY?

« J'aime l'aspect vraiment physique, le fait que ça donne une raison de s'entraîner. J'ai besoin de ça, pour me sentir épanouie et bien dans ma peau. J'apprécie l'aspect communautaire du jeu. Et c'est un mythe de dire que c'est un sport de lesbiennes. Chaque année, je fais des statistiques qui démontrent qu'il y a vraiment un mélange de gens: des mères de famille, des bi, des lesbiennes, des artistes, des avocates Il y a vraiment de tout! C'est un sport féministe: c'est nous qui faisons les règles, on a un comité pour prendre les décisions en groupe. Les filles sont assez sexy en général, on porte des shorts, on montre beaucoup de jambes, mais ça reste un sport très sérieux.»

> SES ENDROITS PRÉFÉRÉS À MONTRÉAL?

«Je sais que c'est un peu cliché, mais je suis amoureuse de mon quartier, le Mile-End. Tout comme Williamsburg à New York, où j'aivécu pendant quelques années, c'est un mélange entre juifs, queers, gens plus straights, jeunes couples, jeunes professionnels Je tripe sur la rue Saint-Viateur, j'aime prendre mon café chez Olympico. J'aime aussi aller m'entraîner sur la montagne. Sinon, je fréquente beaucoup les restos: en ce moment, j'aime beaucoup Le comptoir et Tapéo.»

> UNE PERSONNE QU'ELLE ADMIRE?

«Suzy Hotrod, une bonne joueuse de New York qui a été photographiée dans le magazine ESPN. Elle a posé nue, mais elle a su transmettre le côté edgy, cool, nightlife, mode et santédu roller derby.»

> LE DERNIER LIVRE QU'ELLE A LU?

«The Pursuit of Excellence, de Terry Orlick.»